Les malades insuffisants rénaux attendent désespérément la mise en place d'un plan de greffe rénale, le seul à pouvoir supprimer leur angoisse grandissante de personnes «handicapées» considérées comme une véritable charge pour leur propre famille. Les transplantations promises par les responsables successifs du département de la santé, de la population et de la réforme hospitalière tardent à être concrétisées pour des considérations religieuses, psychologiques… et autres. S'ajoutant aux problèmes d'ordre organisationnel au niveau des institutions concernées directement par la question et des structures de santé chargées de mettre à exécution les mesures décidées à haut niveau, elles ne font que pénaliser davantage les malades, tous âges confondus. La situation est critique, des insuffisants rénaux crient leur détresse et appellent à l'aide mais les choses traînent. Il semble que le gros problème réside au niveau des pouvoirs publics. Autrement dit, il n'y a pas de volonté politique de venir en aide à ces personnes dont la prise en charge ordinaire (dialyse et autres soins) revient pourtant trop cher au Trésor public. La Fédération nationale des insuffisants rénaux et des greffés (FNIR) interpelle à nouveau les autorités publiques pour qu'elles prennent en considération leurs revendications. Les mêmes depuis plusieurs années. Ainsi, rappelle le président de cette organisation qui, devons-nous le rappeler, a réussi tout de même à faire entendre la voix de ses membres auprès des décideurs, les insuffisants rénaux à travers le pays vivent une situation dramatique en raison notamment de défaillances dans le traitement. Mohamed Boukhors dénonce le silence des représentants du ministère de la Santé et regrette que les sommes colossales investies dans ce créneau donnent toutefois un piètre résultat. Le porte-parole de la FNIR affirme que les malades ne demandent pas la charité mais des prestations de soins à la hauteur des budgets alloués par l'Etat. La Fédération nationale des insuffisants rénaux et des greffés relève des dysfonctionnements et des lacunes dans la prise en charge de ses malades. Elle cite, entre autres, l'absence de réglementation et de guides de recommandations adéquats, l'inexistence de prévention de la pathologie, l'inexistence de suivi psychologique et diététique, la non-conformité du protocole de traitement (hémodialyse) avec les normes universelles, l'insuffisance des personnels médical et paramédical, le manque de produits stratégiques et immunosuppresseurs et l'absence totale de contrôle. La FNIR constate, par ailleurs, un laxisme et une complaisance des personnels chargés de dispenser le traitement adéquat. Tout comme elle regrette que l'Institut national du rein et l'établissement algérien des greffes ne voient pas encore le jour. L'organisation représentant les insuffisants rénaux considère que des solutions existent pour mettre fin au cauchemar de ses malades mais que les responsables de l'Etat ne daignent pas intervenir de manière efficace pour régler les problèmes. «Il est incompréhensible et inadmissible qu'en 2010 l'insuffisant rénal soit un malade lourd, avec de multiples complications», s'inquiète Mohamed Boukhors. K. M.