Encore une fois, les questions pouvant susciter la division n'ont pas été traitées par les chefs de la diplomatie arabe réunis au Caire pour arrêter l'ordre du jour du sommet arabe prévu à Khartoum les 28 et 29 mars courant. Le prochain rendez-vous annuel des chefs d'Etats arabes s'annonce comme un sommet sans attraits, si l'on se fie aux résultats de la réunion préliminaire des ministres des Affaires étrangères chargée d'élaborer les résolutions qui seront adoptées à cette occasion. En effet, la rencontre du Caire aura été marquée par l'absence d'accords sur les sujets qui fâchent, notamment ceux relatifs au secrétaire général et aux réformes. Apparemment déterminée à garder le secrétariat général de l'instance arabe, l'Egypte continue à manœuvrer pour faire capoter toutes les initiatives visant à instaurer une rotation dans l'occupation de cette fonction. Celle-ci est, rappelons le, toujours revenue à un ancien ministre égyptien des Affaires étrangères, à l'exception de la période qui avait suivi la signature des accords israélo-égyptiens de Camp David. C'est le Tunisien Chadli Klibi qui avait assuré la transition durant le transfert du siège de la Ligue arabe dans la capitale tunisienne. Une fois la situation normalisée avec le retour du siège au Caire, l'Egypte a repris son “bien”. Lors du sommet d'Alger en mars 2005, Amr Moussa, avec l'aide de certains pays, avait réussi à faire reporter l'adoption d'une résolution sur la question au sommet suivant. À voir les résultats de la rencontre ministérielle du Caire d'avant-hier, on est tenté de croire que les Egyptiens sont en train d'appliquer une stratégie à long terme qui porte ses fruits. Ceci étant, les chefs de la diplomatie arabes se sont contentés de préparer des projets de résolution sur les sujets d'actualité tels que la question palestinienne, l'Irak et le Soudan. Ainsi, le sommet arabe devra apporter son soutien au Hamas face aux “conditions injustes” imposées par le quartette au mouvement radical palestinien, selon le projet de résolution adopté samedi par les ministres arabes des Affaires étrangères au Caire. Les vingt-deux membres de la Ligue arabe “appellent la communauté internationale, notamment le quartette, à respecter la volonté du peuple palestinien, à ne pas intervenir dans ses affaires internes (...) et à ne pas imposer des conditions injustes à sa direction élue”, lit-on dans le texte qui sera soumis aux chefs d'Etats. Concernant l'Irak, la Ligue arabe va ouvrir un bureau à Bagdad au cours des prochains jours et a désigné un diplomate marocain pour le diriger, selon un responsable de la ligue. D'après cette source, le diplomate marocain, Mokhtar Lamani, va se rendre dans les tout prochains jours dans la capitale irakienne pour prendre ses nouvelles fonctions. K. ABDELKAMEL