La requête des professionnels de l'aviculture est en discussion au sein du département, et les résultats seront connus, d'après le ministre, très prochainement. Le ministre de l'Agriculture et du développement rural, M. Saïd Barkat, nous a indiqué que l'Etat prendra bientôt des mesures au profit des opérateurs de la filière avicole touchée de plein fouet par la crise de la grippe aviaire, qui a induit une forte baisse de la consommation des viandes blanches. Le ministre, rencontré lors de la cérémonie organisée à l'hôtel El-Aurassi par la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA), a affirmé qu'“on ne peut être insensible à la situation qui prévaut dans cette branche qui emploie tout de même 300 à 400 000 personnes et dont le produit représente un apport calorifique certain pour le citoyen”. Selon lui, le dossier est en discussion au sein du département et les résultats seront connus très prochainement. Quant à la formule d'aide ou de soutien à la filière qui pourrait être éventuellement choisie, le département de Saïd Barkat n'a pas encore tranché. Allégements fiscaux, indemnisation ou subvention directe ? On le saura donc dans quelques jours. Même si pour le moment aucune décision n'a été prise, les propos du ministre ont donc de quoi rassurer les professionnels du secteur qui sont, depuis quelques mois, en butte à des difficultés d'écoulement du produit en raison de la méfiance des consommateurs. Le niveau de cette baisse de la consommation aurait atteint, selon M. Benhamza, de la Coordination nationale des aviculteurs, 70%. Il est évident que si la psychose, qui commence à s'installer chez nous du fait de l'avancée de la menace de la contamination à la grippe aviaire, la situation dans laquelle se débattent les professionnels de l'aviculture et des métiers qui y sont rattachés risque d'empirer et mener les éleveurs à la faillite. Les pertes subies par la filière en quatre mois sont évaluées par les opérateurs du secteur à quelque 200 millions de dollars et les dégâts seront sans aucun doute plus importants dans les mois à venir si la méfiance du citoyen à l'égard du poulet se prolongeait. Cela se répercutera indubitablement sur les centaines de milliers d'emplois générés par la filière. Les opérateurs de la branche ont été contraints par cette situation de crise à se serrer les coudes et à s'organiser afin de mieux affronter la tempête qui s'annonce. Cela leur a permis de lancer un cri de détresse à l'adresse des autorités. “À la faveur de cette crise, la filière risque de disparaître. Jamais il n'y a eu un tel niveau de baisse de la consommation. Nous vivons une situation de quasi-faillite pour l'élevage et cela s'est répercuté sur toute la filière”, nous a expliqué M. Benhamza. Pour beaucoup de professionnels, la psychose née de la crise actuelle n'a aucune raison d'être puisqu'“il n'y a aucun danger à consommer du poulet cuit”. Et c'est apparemment sur cet aspect de la question que les pouvoirs publics veulent intervenir et ce, dans le but de convaincre le citoyen de renouer avec un niveau normal de consommation des viandes blanches. “Soyez tranquilles, mangez du poulet. Le pays est pour le moment préservé contre cette pandémie et nous avons tous les moyens pour faire face à une éventuelle contamination grâce à l'expérience dont nous avons hérité de la lutte antiacridienne”, estime M. Barkat qui met en relief les 1 000 prélèvements effectués jusqu'à présent sur les oiseaux vivants et sur des cadavres de volatiles au niveau des couloirs et des zones humides connus qui se sont tous avérés négatifs. Pour les cadavres d'oiseaux retrouvés par les citoyens, le ministre affirme qu'il s'agit là de cas de mortalité naturelle. D'après le ministre, si l'Algérie n'a pour le moment pas enregistré de cas de grippe aviaire, c'est en grande partie grâce au Sahara, qui représente une barrière naturelle contre les flux migratoires d'oiseaux en provenance de l'Afrique subsaharienne. Par ailleurs, le ministre a tenu à minimiser les scandales financiers dans lesquels sont impliqués certains responsables du secteur au niveau local, tout en précisant qu'il y a un travail régulier d'évaluation des opérations lancées dans le cadre du PNDA en collaboration avec la direction générale des impôts et la Cour des comptes. Actuellement, indique-t-il, des équipes de contrôle effectuent des missions d'inspection à travers le pays pour s'enquérir de la situation des investissements consentis dans ce cadre. Hamid SaIdani