Les médias sont à l'origine de la psychose qui fait que les consommateurs fuient la viande blanche. La filière avicole est en train de subir des dommages importants, mais sur le volet économique, a précisé, hier, Said Barkat, ministre de l'Agriculture. Il a lancé un véritable avis aux consommateurs ayant été effrayés par l'angoisse de l'épidémie, pour ne plus céder aux fausses interprétations de la question. Sur sa lancée, Saïd Barkat a démenti tous les chiffres avancés par les aviculteurs et annonça sans ambages qu'aucun constat n'est encore établi du moment que le virus n'a pas été encore détecté sur le territoire algérien. En guise de rappel, les aviculteurs ont indiqué, lundi par la voix de Benhamza Taha, président de la coordination provisoire des professionnels de l'aviculture, qu'une baisse vertigineuse a été constatée en ce qui concerne notamment les ventes qui sont passées de 22 millions de poulets par mois à 6 millions depuis le début de la psychose aviaire. Selon le ministre, il est prématuré de brosser d'ores et déjà un constat concernant la production, car, seul l'aspect économique de la chose est touché, du moins à l'heure actuelle. Interrogé sur le petit élevage qui se déclare d'ores et déjà en faillite, le ministre invite à dépassionner le débat sur la grippe aviaire. Autrement dit, son directeur des services vétérinaires Rachid Bougdour dira carrément que les médias sont à l'origine de la psychose qui fait que les consommateurs fuient la viande blanche. Saïd Barkat se dit content de voir les aviculteurs et les professionnels s'organiser pour faciliter la prise en charge de cette affaire. D'ailleurs, il a laissé entendre que son département a entamé une discussion très avancée avec la coordination des professionnels de la filière avicole afin de prévoir des mesures pour tous les scénarios possibles. La solution d'indemnisation figure dans le haut de la page des suggestions avancées par la coordination des aviculteurs. Sur cette requête justement, le ministre affirme qu'il ne pourra y avoir indemnisation sans qu'il y ait grippe aviaire. Les producteurs de poulet, rappelons-le, ont scandé haut et fort le slogan d'indemnisation. Et voilà que le ministre lui-même annonce que le débat n'est même pas à ce stade, chose qui pourrait mettre dos à dos le ministère et les aviculteurs. Ce n'est pas tout, les professionnels de la filière avicole suggèrent dans le même sillage d'autres mesures sur le plan fiscal, autrement dit, une pause fiscale. Chose qui, aux yeux de Rachid Bougdour, dépend des dispositions de la loi de finances. S'expliquant de son côté sur l'affaire des indemnisations revendiquées à cor et à cri par les aviculteurs, le directeur des services vétérinaires au niveau du ministère dira qu'aucune cagnotte ne pourra être débloquée si aucune perte n'est encore ressentie. Il ajoutera: «Même s'il y a indemnisation, il faudra savoir où mettre cet argent». En d'autres termes, tous les aviculteurs qui travaillent dans l'informel ne seront pas concernés par l'indemnisation. Selon lui, au stade où sont les choses, il est primordial de protéger la reproduction pour qu'il n'y ait pas disparition de la filière.