L'intégration des filières agricoles et agro-industrielles constitue actuellement le fer de lance des nouvelles politiques d'orientation agricoles. Cela se confirme au lendemain des déclarations du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Saïd Barkat, qui a appelé, jeudi à Alger, les opérateurs économiques à investir dans les steppes afin de valoriser les différentes ressources qu'elles recèlent notamment l'élevage ovin, à travers des complexes modernes de traitement des matières premières (viandes) et dérivés. En effet, c'est au cours de la séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales, que le ministre a affirmé qu'un tel investissement "permettra de créer une valeur ajoutée destinée au marché local et à l'exportation". Le ministre a également appelé les éleveurs à se regrouper au sein d'une fédération nationale en vue de coordonner leurs efforts, prendre en charge leurs préoccupations, préserver la faune et renforcer l'offre en viandes rouges. C'est ainsi qu'il a souligné qu'une telle mesure est de nature à permettre l'organisation de ce métier à travers les 18 wilayas du pays où se concentrent les activités d'élevage, et ce en cernant les problèmes et en unifiant les revendications. Abordant les mesures prises par le gouvernement pour soutenir le secteur de l'élevage du cheptel en Algérie, le ministre a fait état de la disponibilité de l'orge dans les coopératives agricoles, précisant que cet aliment du bétail "est distribué aux éleveurs régulièrement". Aussi, ces mesures concernent l'importation et la distribution de 300 000 tonnes d'orge aux éleveurs, la suspension totale de l'importation de viandes ovines jusqu'au mois d'août 2008, l'ouverture des terres de parcours en donnant la priorité à la population locale et l'encouragement des éleveurs à se regrouper au sein de coopératives afin d'établir des relations contractuelles avec les autorités.S'agissant de l'état d'application de ces mesures, le ministre a précisé qu'outre l'importation de l'orge, près de 2,4 millions d'hectares de réserves et de terres de parcours (80%) ont été ouverts. En matière d'élevage du bétail, le premier responsable du secteur a rappelé que les efforts de l'Etat s'articulent autour de trois axes, en l'occurrence le développement de l'élevage du cheptel ovin, la conservation de son environnement et la protection de la santé du cheptel. Ces efforts, a-t-il précisé, ont permis d'améliorer les quantités de fourrage (3 millions d'hectares de réserves), de multiplier les réseaux d'abreuvage à travers la réalisation de plus de 7000 points et de mettre en place des centres de vaccination avec la réalisation de 400.000 opérations entre 2000 et 2007.Près de 75% du cheptel estimé à 20 millions de têtes ont subi un vaccin contre la variole parallèlement à l'assainissement de près de 4.000 hectares au niveau des zones humides dans le cadre de la lutte contre la maladie de "la langue bleue". Concernant l'indemnisation des éleveurs touchés par la sécheresse, le ministre a indiqué qu'au regard des difficultés qui se posent quant à l'évaluation de l'ampleur des dégâts au cas par cas, l'Etat a octroyé des aides collectives en tenant compte de l'intérêt général, l'indemnisation à partir du fonds d'assurance contre les catastrophes ne concernant que les éleveurs ayant assuré leur cheptel, a-t-il ajouté. S'agissant de l'aviculture, M. Barkat a souligné que l'Algérie "a cessé d'importer les viandes blanches depuis plus de dix ans" grâce aux subventions accordées par l'Etat aux aviculteurs, d'où une hausse de la production de viandes blanches estimée à 2,20 millions de quintaux en 2007 contre 1,9 en 2000. Pour le premier responsable du secteur, les problèmes qui se posent encore au secteur, en dépit des efforts de l'Etat, sont dus à la hausse des aliments des volailles (maïs, soja ) sur les marchés internationaux et à une faible maîtrise des processus techniques d'élevage. La propagation de certaines maladies, la hausse du taux de mortalité en raison du non-respect des règles d'hygiène et la non régulation des marchés nationaux sont autant de problèmes que rencontre le secteur de l'aviculture et qu'il "convient de régler ensemble dans les meilleurs délais", a conclu le ministre.