Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a proposé mardi une vaste réforme de l'administration de l'ONU pour l'alléger et la rendre plus efficace, déclenchant un tollé parmi le personnel, qui s'inquiète d'une possible délocalisation de certains services. Dans un rapport à l'Assemblée générale de l'ONU, M. Annan a présenté une série de mesures allant de l'amélioration des procédures de recrutement au renforcement du système de passation des marchés. Celui-ci a été récemment mis à mal par le scandale du programme “Pétrole contre nourriture” de l'ONU en Irak et quand une enquête interne a découvert des pratiques contestables dans le secteur du maintien de la paix, ayant provoqué des dizaines de millions de dollars de pertes pour l'Organisation. Intitulé “Investir dans l'Organisation des Nations unies pour lui donner les moyens de sa vocation mondiale”, ce rapport de 34 pages reconnaît l'inadaptation des structures administratives actuelles aux défis que l'ONU doit relever chaque jour, soixante et un ans après sa création. Il souligne l'augmentation vertigineuse, depuis la fin de la guerre froide, des activités de terrain de l'ONU, notamment des opérations de maintien de la paix, qui absorbent plus de 70% du budget de l'ONU évalué à quelque 10 milliards de dollars, sans tenir compte des agences onusiennes (Unicef, Pam, Pnud...), qui ont un budget équivalent. M. Annan propose de “refondre complètement l'ensemble du Secrétariat, ses règles, sa structure, ses rouages, pour qu'il soit mieux adapté aux réalités d'aujourd'hui” et de “remettre entièrement à neuf” l'ensemble de l'Organisation. Le rapport contient des propositions relatives à sept domaines principaux : améliorer le capital humain, réorganiser l'encadrement, moderniser les communications, réduire les coûts, simplifier les procédures budgétaires, améliorer la transparence et créer un bureau ad hoc pour assurer une liaison avec les Etats membres. Parmi les principales, figure la délocalisation ou l'externalisation de certains services de l'ONU comme la production documentaire, la traduction et la paye.