Le chef par intérim de l'exécutif israélien confirme la menace d'assassinat proférée par son ministre de la défense contre Haniyeh, le chef du gouvernement palestinien aux couleurs de Hamas. Israël pourrait prendre pour cible le Premier ministre palestinien, Ismaïl Haniyeh, si le dirigeant du Hamas n'infléchit pas ses positions. Olmert, qui a succédé à Sharon, explique son crime annoncé par le fait qu'aux yeux des Israéliens, Haniyeh reste un terroriste bien qu'il ait été choisi démocratiquement dans des élections incontestables. Pourtant, son mouvement, dont la charte prône la destruction d'Israël, respecte, depuis mars 2005, une trêve dans les attaques anti-israéliennes. En 2004, l'Etat juif avait successivement tué les deux dirigeants de Hamas : le cheikh Ahmed Yacine, cofondateur du Hamas et dont Haniyeh a été le chef de cabinet, et Abdelaziz Rantissi. En outre, Olmert, dont la formation politique (Kadima) est donnée favorite dans les élections législatives israéliennes du 28 mars, prévoit d'établir avec la Cisjordanie un processus identique à celui imposé par Sharon dans Gaza, il tracera unilatéralement sa frontière avec la Cisjordanie et parachèvera son mur de séparation. Selon sa feuille de route, la question israélo-palestinienne devra être réglée d'ici 2010 ! Le numéro un de Hamas a qualifié de déclaration de guerre le plan Olmert. Pour lui, cette disposition vise à permettre à Israël de rester dans une grande partie de la Cisjordanie, de maintenir le mur et les colonies, de refuser toute concession sur Jérusalem-est et de rejeter le droit de retour des Palestiniens. Hamas ne se fait pas d'illusions, les israéliens ont déclaré amputer la Cisjordanie des colonies du Goush Etzion, du pourtour d'Al Qods, des colonies d'Ariel et de Maalé Adoumim, ainsi qu'une zone de sécurité dans la vallée du Jourdain. Pour Haniyeh, Hamas est totalement engagé à mettre fin à l'occupation israélienne, soulignant que son parti souhaite bâtir “une paix, réelle et juste”, dès lors que les israéliens s'engagent à se retirer jusqu'aux frontières de 1967, y compris Al Qods est, à détruire leur mur de l'apartheid, à démanteler les colonies, à reconnaître le droit au retour des réfugiés et des déplacés palestiniens et à libérer tous les prisonniers palestiniens. En fait, c'est là la feuille de route de Hamas et elle correspond bien aux multiples résolutions internationales sur la question et qu'Israël a toujours violées en toute impunité. D. Bouatta