Le premier ministre israélien par intérim, Ehud Olmert, déclare ne pas accepter cette situation au motif que l'autorité palestinienne dirigée par le parti islamiste radical est de facto devenue une “autorité terroriste” ! Alors que le Parlement palestinien aux couleurs de Hamas est installé et que sa tête de liste, Ismaël Haniyeh, député de Gaza, devrait commencer ses consultations pour former son gouvernement, le premier ministre israélien par intérim, Ehud Olmert, rue dans les brancards déclarant ne pas accepter cette situation au motif que l'autorité palestinienne dirigée par le Parti islamiste radical est de facto devenue une “autorité terroriste” ! Olmert a énoncé un train de mesures coercitives. Israël transférait jusqu'à présent chaque mois quelque 50 millions de dollars correspondant au remboursement de droits de douane et de TVA prélevés sur les produits destinés à la Cisjordanie et Gaza. C'est environ 30% du budget de l'Autorité palestinienne qui permet d'assurer notamment le paiement de quelque 140 000 fonctionnaires, dont près de 60 000 policiers et membres des services de sécurité. Olmert interdit aux 15 000 Palestiniens de se rendre en Israël pour gagner leur vie. Israël exige également de la communauté internationale des pressions sur Hamas pour qu'il reconnaisse l'existence de l'Etat juif et les accords conclus dans le passé par l'OLP et renonce à la lutte armée. Sur ce terrain, les israéliens sont désemparés, les Occidentaux, y compris les Etats-Unis, n'ayant pas manifesté de fortes réserves à la victoire électorale de Hamas. Moscou a même ouvert une brèche au sein du quartette international en s'apprêtant à recevoir une délégation de Hamas. Hamas est de son côté l'objet d'intenses pressions, y compris en Palestine. En installant le nouveau parlement, le président de l'Autorité palestinienne a exhorté Hamas à poursuivre la ligne de conduite imprégnée par lui en mettant en garde ses dirigeants contre toutes velléités de surenchères. Mahmoud Abbas a appelé à mettre fin au chaos des armes et à l'anarchie sécuritaire devant un parterre de députés dominé par les islamistes radicaux du Hamas. Dirigeant du Fatah, le parti historique des palestiniens, le président palestinien a même mis en garde Hamas, lui rappelant que seuls les services de sécurité de l'autorité palestinienne devaient avoir le monopole des armes. Il a, implicitement, exigé de Hamas le dépôt de ses armes, dès lors qu'il s'est inséré dans le jeu politique conventionnel. Abbas a aussi affirmé qu'il travaillerait de concert avec le prochain gouvernement du Hamas, inaugurant une cohabitation inédite dans le monde arabe. Ismaël Haniyeh chargé de former le gouvernement aux couleurs de Hamas est présenté comme un pragmatique. Les Occidentaux le pensent capable de promouvoir au sein de son parti une option réaliste. Haniyeh a joué un rôle-clé dans l'acceptation par Hamas d'une trêve des attaques contre Israël en 2005, qu'il a personnellement négociée avec le président Abbas. En outre, il a été de tous les contacts entre des pays européens et Hamas. Le parti de Haniyeh a, par ailleurs, fait ses premiers pas dans les concessions attendues de lui. Violant un principe fondamental de sa Charte, le parti de Haniyeh s'est déclaré prêt à négocier si Israël se retire derrière les frontières de 1967. Les Occidentaux misent d'autant plus sur Haniyeh que c'est l'ancien chef de bureau de cheikh Ahmed Yacine, le fondateur et leader spirituel du Hamas, tétraplégique, assassiné par Israël en mars 2004. Le Hamas choisit Ismaïl Haniyeh comme Premier ministre Ismaïl Haniyeh a été officiellement nommé, hier, au poste de Premier ministre du futur gouvernement palestinien dominé par le Hamas, vainqueur des élections législatives du 25 janvier en Palestine, a indiqué un responsable du Hamas. “Le Hamas a annoncé officiellement qu'Ismaïl Haniyeh est notre candidat pour le poste de Premier ministre”, a affirmé le député du Hamas au Conseil législatif palestinien (CLP, Parlement), Salah al Bardaouil. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, devait avoir dans la journée des entretiens avec des dirigeants du Hamas à Gaza, a-t-il précisé, ajoutant que M. Abbas devait être informé à cette occasion du choix de M. Haniyeh comme chef du gouvernement de l'Autorité palestinienne dominé par le Hamas. D. Bouatta