Cette opération, qui touchera des milliers de bâtiments à Alger, Oran, Constantine et Annaba, se fera dans le respect des normes architecturales, notamment pour les immeubles réalisés dans les années 30. Plusieurs milliers d'immeubles de quatre grandes villes du pays (Alger, Oran, Constantine et Annaba) vont bénéficier d'une réhabilitation conforme aux normes. C'est là l'une des principales conclusions qu'on peut retenir de la rencontre sur le vieux bâti organisée, jeudi dernier, au siège du ministère de l'habitat et de l'urbanisme sous l'égide de MM. Mohamed Nadir Hamimid et Dahou Ould Kablia, respectivement ministre de l'habitat et ministre délégué auprès du ministre de l'intérieur et des collectivités locales, chargé des collectivités. Cette réunion a été élargie aux walis d'Alger, d'Oran, de Constantine et de Annaba ainsi qu'aux organismes partenaires (CTC, CGS, CNERIB). M. Hamimid a expliqué d'emblée que le but de cette rencontre était une concertation avec les parties prenantes afin d'entourer le dossier du vieux bâti de toutes les dispositions réglementaires et administratives pour sa prise en charge dans les meilleures conditions possibles. Pour cela, il était devenu nécessaire, selon le ministre, d'avoir une variante d'approche consistant d'abord à faire un diagnostic qui demanderait un inventaire de l'état des lieux, sachant que le patrimoine immobilier est classé en trois catégories, à savoir vieux ou vétuste, assez ancien et récent. Dans le souci de préserver le cachet architectural d'un certain nombre d'immeubles construits notamment dans les années 30 (coïncidant avec la célébration du centenaire de la colonisation), M. Ould Kablia a rappelé qu'il existe un fonds d'archives qui permettrait leur réhabilitation. Néanmoins, il n'hésitera pas à pointer du doigt le laisser-faire ayant généré l'anarchie et, du coup, la défiguration du tissu urbain, citant l'exemple du bel immeuble situé au niveau de la place Addis-Abeba où deux baraques, l'une sur l'autre, ont été construites sur la terrasse. Représentant le ministère de l'habitat et de l'urbanisme, Mme Aït Mesbah a énuméré les phases du diagnostic devant obligatoirement passer par l'investigation et l'identification, la validation et les recommandations, la présentation des conclusions et enfin la mise en place d'un système d'informations géographiques. Autrement dit, il s'agit de procéder à la collecte des informations liées à la situation géographique du tissu, relever les données sociales de chaque immeuble, déterminer les actions à mener sur le patrimoine (légère, moyenne, lourde), créer une commission pluridisciplinaire pour un avis sur le volet social et technique. Cependant, les walis intervenant tour à tour se sont montrés quelque peu sceptiques sur la question, avançant l'argument de la réticence des citoyens à collaborer à chaque fois qu'une opération de réhabilitation est programmée. C'est notamment le cas de nombreux copropriétaires et héritiers à Alger. ALI FARES