L'information faisant état d'un accord pour donner deux semaines au régime des mollahs pour se conformer aux exigences de la communauté internationale a été démentie par le représentant chinois à l'ONU. Cette déclaration montre, si besoin est, le degré de divergences existant entre les membres occidentaux du Conseil de sécurité et leurs homologues russes et chinois. En effet, alors que Pékin et Moscou privilégient la solution diplomatique tout en écartant toute idée de sanctions jusque-là, Washington, Londres et Paris veulent accélérer la procédure en fixant dès maintenant un ultimatum aux Iraniens afin qu'ils cessent leurs activités nucléaires, faute de quoi ils envisagent de passer aux sanctions. Les premières approches ont été marquées par des divergences de vue sur le premier texte à adopter sur la question après la réception du dossier iranien. Bien que les différentes parties se soient entendues pour le texte ne soit pas une résolution contraignante, mais seulement une déclaration présidentielle enjoignant à l'Iran de se conformer aux demandes du Conseil des gouverneurs de l'Aiea en suspendant de nouveau ses activités d'enrichissement d'uranium, il n'en demeure pas moins que les positions occidentales sont pour l'instant aux antipodes de celles des Russes et des Chinois. Rejetant la proposition russe de nouvelles discussions sur le dossier nucléaire iranien, les Américains ne veulent plus que cette question soit discutée ailleurs qu'au sein du Conseil de sécurité. En dépit de l'entêtement des Etats-Unis, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a appelé vendredi à une réunion de la Russie, de la Chine, des Etats-Unis et de la troïka européenne (France, Allemagne, Grande-Bretagne) pour élaborer “un nouveau consensus” sur le dossier nucléaire iranien sans aller au Conseil de sécurité de l'ONU. Selon le contenu projet de texte que préparent les pays occidentaux, les Européens et les Américains proposeraient que le Conseil de sécurité donne deux semaines à l'Iran pour arrêter ses activités nucléaires suspectes. Il stipule également que le Conseil de sécurité doit “demander à l'Iran de rétablir sans délai une suspension prolongée et vérifiable de toutes les activités liées à l'enrichissement et au retraitement” et prier le chef de l'Aiea de “faire un rapport au Conseil dans les quatorze jours sur l'application par l'Iran des mesures exigées”. Une chose est sûre, les discussions préliminaires de vendredi soir n'ont pas permis de rapprocher les points de vue, notamment sur la question du délai à accorder à Téhéran. La réunion de quatre-vingt-dix minutes, la seconde depuis mercredi, au siège de la mission américaine auprès de l'ONU, les ambassadeurs se sont mis d'accord pour observer la plus grande discrétion sur cette affaire. Ils se sont séparés sans donner la moindre indication sur la substance de leurs discussions. D'autres consultations sont annoncées pour la semaine prochaine sans qu'une date exacte ne soit encore fixée. Selon l'ambassadeur de Pékin, Wang Guangya, les cinq représentants ont discuté “des moyens pour le Conseil de sécurité de renforcer le rôle de l'Aiea”. K. A.