Au-delà de la menace de grève, la Centrale syndicale se déclare prête à d'autres actions. Par la voix de son secrétaire national chargé des affaires économiques, l'UGTA a, une nouvelle fois, donné le ton. La Centrale syndicale maintient sa position de principe par rapport au processus de privatisation tous azimuts mis en branle par le ministère de la Participation et de la Promotion de l'investissement. En effet, Badreddine Lakhdar, secrétaire national chargé des affaires économiques à la Centrale syndicale qui a ouvert, hier, les travaux de la réunion de la Fédération nationale des matériaux de construction et bois n'a pas fait dans la dentelle face à la situation économique des entreprises. Selon lui, le ministre de la Participation excelle dans l'opacité et la confidentialité en matière de “bradage” des entreprises publiques, stratégiques et viables, alors que le Chef du gouvernement a assuré l'UGTA, dit-il, lors de la cérémonie d'installation des Sociétés de gestion des participations que rien ne sera privatisé sans l'avis des organes sociaux des entreprises. Et de lancer : “La situation est sérieusement dangereuse, elle a atteint un seuil intolérable.” Jusqu'à preuve du contraire, la Centrale syndicale a toujours affiché sa disponibilité, ajoute-t-il, à initier un dialogue avec l'Exécutif. “Mais rien à faire, Temmar persévère dans la politique de sourde oreille”, ironise M. Badreddine. Face au mépris de Temmar, le représentant de Sidi Saïd martèle : “Le ministère de la Participation fait dans la provocation et ne cherche rien d'autre qu'un conflit. Nous lui dirons que les travailleurs sont prêts à faire la bagarre”. Revenant à l'ordre du jour de la réunion d'hier, le secrétaire national clame haut et fort que les trois cimenteries (de Meftah, Skikda et de Mascara) sont viables et rentables et resteront la propriété de l'Etat. Il juge inadmissible et inconcevable le bradage des unités de production de ciment rentables et très équilibrées financièrement. S'adressant aux représentants des syndicats affiliés à la fédération, il lancera : “Il faut passer à l'action. Envoyer balader les investisseurs étrangers qui viennent acheter votre usine.” Il n'exclut pas une explosion sociale, si cette situation perdure. “A la veille de l'Aïd, beaucoup de travailleurs du secteur des produits rouges n'ont pas perçu leur salaire depuis 6 mois”. Et de poursuivre avec une note de regret : “On a l'impression que l'Algérie n'a pas de tutelle.” Plus loin, il abordera les frais faramineux dépensés par l'Etat pour la prise en charge des consultants internationaux pour faire des “études et pour le bradage des EPE”. “On paye 7 000 DA/jour pour les experts qui font les études”. Par ailleurs, les cadres syndicaux des entreprises du secteur des matériaux de construction et bois, qui se sont réunis, hier, à la Centrale syndicale soutiennent, à l'unanimité, le principe d'une grève générale nationale. Comme ils ont demandé de tenir deux journées de protestation et ce, avant le déclenchement de la grève. R. H.