Les délégués du quartier Les Genêts ont organisé, hier, un meeting, dont le principal mot d'ordre est la libération des détenus du mouvement citoyen, en détention préventive depuis le mois d'octobre dernier. Ali Aouanèche, délégué de la coordination communale d'Ath Z'menzer, a pris le premier la parole pour rappeler d'abord que, le 18 avril 2001, le pouvoir a mobilisé les gendarmes avec leurs kalachnikovs pour assassiner de jeunes Kabyles. “Il n'y aura pas de recul jusqu'à la satisfaction de nos revendications”, dira-t-il ensuite. Avant de conclure en s'adressant au pouvoir : “Libérez nos détenus, jugez vos assassins !” Mustapha Mazouzi interviendra ensuite pour fustiger les élus de l'APC de Tizi Ouzou qui, depuis 4 mois, ont rendu la ville des Genêts “invivable” par les ordures qui traînent aux quatre coins. En parlant des négociations, il affirmera que rien ne peut être négocié dans la plate-forme d'El-Kseur. “Il ne faut pas rééditer l'année du boycott scolaire, lorsqu'il y a eu des négociations”. “Une partie du MCB avait parlé d'accords historiques et une autre d'accords de la honte”, estimera l'orateur. Le délégué de Larbaâ Nath-Irathen, Djaffar Hamadou, dira que les responsables des 122 martyrs et des milliers de blessés du Printemps noir, quel que soit leur poste de responsabilité, doivent payer pour leurs crimes. “L'injustice doit être bannie”, déclarera-t-il à la foule, avant de crier : “Ulac smah ulac ! C'est ce que nous dirons à ce pouvoir tant que les assassins n'ont pas été jugés.” Aïssa Naâmane, frère du martyr du Printemps noir Toufik Naâmane, s'adressera à la foule pour insister sur la nécessité de poursuivre le combat jusqu'à la satisfaction des revendications contenues dans la plate-forme d'El-Kseur. “Le mouvement citoyen est né pour arrêter l'effusion de sang. Une plate-forme de revendications est née ensuite car beaucoup de citoyens se sont élevés pour défendre la dignité de toute une population. Parmi ceux-là, il y en a qui sont morts, blessés ou emprisonnés”, dira l'orateur avant de conclure : “Le pouvoir, au lieu de reconnaître ses crimes, a préféré annoncer des non-lieux pour les plaintes déposées par les parents des victimes et des blessés du Printemps noir.” Venus de Batna, deux délégués ont pris la parole avant que les CNS ne lancent leur assaut. “Nous subissons la hogra chez nous, aux Aurès, comme en Kabylie. Nous ne reculerons jamais, même s'ils tirent sur nous. Tous les détenus du mouvement citoyen doivent être libérés, à l'échelle nationale”, déclarera Idriss Hadrani, délégué de la coordination de Batna. Au moment où Fateh Achoura prend le microphone, les CNS arrivent, à pied, du côté de l'ex-brigade de la gendarmerie, en tirant des grenades lacrymogènes et en prenant la foule en sandwich car un chasse-neige arrivera du côté opposé. Les affrontements se sont poursuivis jusque vers 16h, lorsque les policiers anti-émeutes ont quitté le quartier Les Genêts. K. S.