Les enquêteurs de la police judiciaire de Collo viennent de mettre la main sur une véritable organisation mafieuse spécialisée dans le racket et le crime. C'est un quinquagénaire, membre des groupes d'autodéfense, qui chapeautait cette organisation à laquelle émargeaient des jeunes et même des fonctionnaires exerçant dans le secteur de la santé et au dessus de tout soupçon. Le week-end dernier, agissant sur renseignements, les services de sécurité ont découvert au lieu dit Dar Ameur, 3 km de la ville de Collo, un cadavre en état de décomposition avancé. Selon des sources locales concordantes, la victime, dont les mains étaient ligotées derrière le dos, aurait été assassinée avant d'être ensevelie dans un coffrage en béton de l'une des maisons de ce hameau. Une manière d'agir puisée directement des scénarios les plus macabres. C'est finalement hier que les médecins légistes de l'hôpital de Skikda ont procédé à une autopsie ordonnée par le parquet de Collo, afin de trouver des éléments à même de participer à la détermination des circonstances de cette mort et à l'identification de la victime. Toujours selon nos sources, cette dernière a été, à première vue, méconnaissable. Au même moment, les services de sécurité, ne privilégiant aucune piste, menaient des investigations en exploitant les éléments trouvés sur place. Le propriétaire de la maison macabre, un élément des groupes d'autodéfense de la localité de Tamalous, qui s'est installé dans la région de Collo ces dernières années, fut la piste la plus porteuse. Les premières conclusions de l'enquête ont permis d'identifier la victime qui serait un citoyen aisé de la localité de Tamalous. Il serait tombé dans un guet-apens tendu par une organisation criminelle que dirigeait le membre des GLD et dont les membres venaient de plusieurs horizons. On y trouve même des agents paramédicaux exerçant au secteur sanitaire de Tamalous, ville située à 27 km de Collo sur la route de Skikda. Rappelant qu'il y a presque une année, fut découvert aux alentours du lieu macabre le véhicule abandonné d'un repenti originaire de cette même localité, Tamalous. Les premières conclusions tirées à l'époque avançaient l'idée d'un retour au maquis de l'intéressé. Mais, cette piste, nous dit-on, n'a jamais convaincu parquet et enquêteurs qui ont laissé “à portée de la main” le dossier. La découverte du week-end dernier semble leur donner raison, car Tamalous semble être un dénominateur commun entre les différents éléments en possession des enquêteurs. Mourad Kezzar