Selon les nouvelles réformes, l'appareil judiciaire algérien va se doter, dans les prochains jours, dans le cadre de son redéploiement, de juges spécialisés dans l'instruction des crimes organisés en général et des affaires de terrorisme en particulier. Ces magistrats instructeurs, genre juges antiterroristes, seront rattachés à des pôles juridiques spécialisés installés dans les plus importantes villes, dont Alger, Oran, Constantine et Annaba. Leurs missions est de chapeauter les enquêtes préliminaires initiées ou octroyées aux enquêteurs ayant la qualité d'officiers de la police judiciaire des corps des services de sécurité des ministères de l'Intérieur et de la Défense nationale. En plus des dossiers relatifs au terrorisme, ceux liés au blanchiment d'argent et autres crimes organisés seront confiés à ces magistrats. La formation de ces derniers suit sont cours en collaboration avec plusieurs chancelleries occidentales, dont l'Espagne. Ainsi le parquet spécialisé sera, dans le cadre de la lutte antiterroriste, un autre outil de coordination dans la lutte antiterroriste qui fait défaut depuis le changement de stratégie opéré par le GSPC après son allégeance à El-Qaïda. Dans la foulée, un nouveau traitement sera donné au délicat dossier de la “repentance”. Il est certain que le pardon accordé aux terroristes sera subordonné à la conditionnalité “justice-repentance”. Une approche moderne dont la notion d'Etat de droit en sortira grande. Les derniers événements qui ébranlent la scène sécuritaire sont ici pour rappeler que des choses aussi sérieuses que les crimes contre l'humanité commis par les terroristes et autres membres de la mafia sont à traiter dans le respect du droit, au risque de discréditer l'Etat et le processus même de réconciliation nationale. La création de pôles est considérée aussi, chez plusieurs observateurs, d'un grand apport pour le renseignement. “Il est préférable d'avoir un seul juge compétent pour tout le pays qu'une centaine sans profils adéquats”, affirme une source au fait du dossier. Pour rappel, au début des années 1990, afin de s'adapter aux nouvelles exigences de la situation sécuritaire qui s'est dégradée avec l'apparition de la violence islamiste, le gouvernent algérien a recouru à des cours spéciales pour parer au plus pressé. Une fois la situation maîtrisée, les affaires de terrorisme furent renvoyées devant les cours de justice. Mohamed Ben M.