La contrebande et le vol de voitures sont devenus les principaux canaux de financement de l'organisation terroriste qui semble investir également le circuit de l'“import-import”. Après l'argent du racket, son recyclage dans le commerce, le GSPC élargit ses sources de financement de manière phénoménale. Hattab tend les tentacules de son organisation aux quatre coins du pays. Des révélations fracassantes, rapportées par notre joumal dans son édition du samedi 30 novembre, font état de l'implication, à Tébessa, dans l'activité terroriste non seulernent des réseaux de contrebandiers des frontières est du pays, mais aussi de richissimes personnes qui ont intégré le monde légal du commerce international. L'organisation terroriste, dont l'essentiel des troupes est basé en Kabylie, ne se contente plus de la dîme imposée aux commerçants et aux agriculteurs et du racket. C'est dans l'économie parallèle, en essor depuis des années, que Hassan Hattab trouve désormais ses comptes. La méthode s'avère fructueuse d'autant plus que dans le monde complexe et opaque du trabendo à grande échelle, il n'est pas aisé d'identifier les acteurs et de suivre leurs traces. À Tébessa, ce serait un “monsieur Tout-le- Monde” qui bénéficierait d'appuis en “hautes sphères” qui a défrayé la chronique en offrant à l'organisation terroriste son soutien financier. Le réseau, démantelé par les services de sécurité, travaille en étroite collaboration avec les lieutenants de Hattab. Ces derniers, qui semblent avoir une emprise sur la bande de l'est du pays, dictent leur loi à tous les préposés au trabendo et à l'activité de l'“import-import” à telle enseigne que le chef de l'organisation terroriste est arrivé à manipuler des sommes importantes qui proviennent de l'activité de la contrebande vers la Libye, la Tunisie et l'Egypte. Le GSPC est, en fait, en passe de développer un solide réseau transnational qui, au fur et à mesure, est en train de devenir une véritable planche à billets au service du projet qui vise l'instauration par la force de l'Etat islamique. De Tébessa à Oran, les méthodes du GSPC ne diffèrent pas. Les services de sécurité viennent de mettre la main sur un important groupe spécialisé dans le vol des voitures. En remontant la filière de cette bande, les enquêteurs ont fini par déceler son implication dans le financement des activités terroristes. Ces voleurs de véhicules, arrêtés à Oran, ne sont en fait que des sbires de Hattab qui a réussi à passer, en un laps de temps très court, du simple recyclage de l'argent du racket à une activité autrement plus rentable. Ce qui lui a permis de régner sur le trabendo national et les mafias locales. S. R.