RESUME : Anéanti par le chagrin, Salim se rend chez sa mère. Cette dernière essaye de le consoler à sa manière. Elle lui rappelle que Leïla était stérile. Oui, mais vous êtes un couple stérile, elle voulait tellement un enfant. - Je le sais, ce n'est ni de ma faute ni de la sienne, si Dieu ne veut pas nous offrir un héritier. - Comment sais-tu que le mal ne vient pas d'elle ? - Le médecins nous ont confirmé à tous les deux que nous sommes en bonne santé et que nous pouvions procréer. Du côté de la science tout va bien. - La vieille femme secoue sa tête. Non, moi je ne crois pas à ces sornettes. Tous les hommes de ta famille ont pu procréer, comment expliques-tu le cas pour toi ? - Je n'explique rien, je me rends à l'évidence, c'est tout. Brusquement, Salim se lève de sa chaise. - Mère, tu n'as pas été raconter ça à Leïla, j'espère… tu ne l'a pas poussée à me fuir ? Sa mère le regarde un moment puis lance : - je ne l'ai jamais poussée à faire une telle chose. Elle aurait pu à la rigueur penser au divorce. - Au divorce ? Pourquoi parles-tu de divorce, mère ? Hein, pourquoi ? - Pour que tu puisses te remarier et avoir des enfants. Salim se prend la tête entre les mains. - Ce n'est pas vrai, mon Dieu. Tu n'as pas pu faire une telle chose maman ? - Mais je n'ai rien fait de mal. J'ai pensé à ton avenir et… - Mon avenir, mon avenir… mais, tu l'as détruit, maman. - Mais, mon fils ! Mon fils, je ne voulais que ton bonheur. - Ecoute-moi bien, maman. Si Leïla ne revient pas, tu ne me reverras jamais, jamais, tu m'entends. Sur ce, il quitte les lieux, laissant la vieille femme effondrée et en sanglots. - Je ne voulais que ton bonheur mon fils, ne cessait-elle de répéter, livrée à ses remords. Salim ne sachant plus vers quel saint se vouer se rend chez sa belle-mère. Peut-être que cette dernière saura-t-elle le renseigner sur la destination de Leïla. Mais, il trouve cette dernière plus éplorée encore. Elle ne savait rien sur la destination de sa fille. Au bout d'un long moment d'hésitation, elle avoue à Salim que sa fille était partie pour lui permettre de refaire sa vie et d'avoir des enfants. - N'est-ce pas ton souhait le plus cher Salim ? - Non, mon souhait le plus cher, c'était d'avoir des enfants avec elle, pas avec une autre. - Elle n'a pas pu te donner l'héritier tant désiré. - Nous n'avons pas pu l'avoir. Ce n'est ni de sa faute ni de la mienne. C'est Dieu qui donne la vie et c'est à Lui de décider pour nous. Pas quelqu'un d'autre. - Pourtant ta propre mère… - Ma mère n'avait pas à se mêler de ce qui ne la regardait pas. Mais Leïla aurait pu en discuter avec moi, me mettre au courant de cette conversation qu'elle a eue avec ma mère. Mon Dieu, je la croyais plus intelligente. - Mais elle a cru bien faire en te quittant Salim. Elle voulait tant que tu sois heureux. - Nous avons vécu très heureux ensemble durant de longues années, je ne vois pas comment elle a pu imaginer que j'allais l'abandonner, ou prendre une autre femme. L'idée ne m'a même pas effleuré. Y. H. (À suivre)