Le cycle des pourparlers entamé jeudi dernier par le ministère de l'éducation avec les syndicats agréés et non agréés de son secteur se poursuit. Après l'UNPEF (Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation) et le SNTE (Syndicat national des travailleurs de l'éducation), Boubekeur Khaldi, secrétaire général délégué par le ministre comme “négociateur”, recevra, aujourd'hui, une des ailes du Cnapest (Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique) présidé par Méziane Mériane. Les animateurs du second courant seront reçus quant à eux jeudi. “Ce cycle se poursuivra jusqu'à la fin de l'année”, assure le SG du département de l'éducation. Selon lui, l'offre de dialogue n'a rien d'inédit. “Le ministère n'a jamais cessé de négocier avec les syndicats agréés. Des contacts ont même été maintenus avec les formations dites autonomes. Dans les moments les plus difficiles, nous avons signé des procès-verbaux avec tout le monde”, remarque-t-il dans une allusion à la grève des trois mois en 2003, initiée par le Cnapest et le Cla (Conseil des lycées d'Alger). M. Khaldi assimile à une contrainte le recours de la tutelle aux tribunaux contre les délégués syndicaux, afin de faire avorter les mouvements de protestation, du moins les deux observés en janvier et en février. “Nous étions forcés de faire appel à la justice car les règles n'ont pas été respectées”, note-t-il. Voulant faire amende honorable, le ministère dans son ambition “de stabiliser la situation”, multiplie les gestes d'apaisement. Ainsi, il envisage de retirer les plaintes contre les délégués syndicaux, devant les juridictions pénales notamment. “Toutes les mesures seront prises afin que la sérénité revienne dans le secteur”, promet le collaborateur de Benbouzid. Une première concession a été faite en direction de l'UNPEF, menacée de retrait d'agrément pour association avec des formations illégales. Cette formation avait fait partie pendant un peu plus de deux mois de l'intersyndicale comprenant le Cla et le Cnapest. La mise en place de la coordination était motivée par la convergence des revendications de ses membres autour de la revalorisation des salaires et des retraites, la défense de l'exercice syndical et de la promulgation d'un statut particulier pour les travailleurs de l'éducation, dont les enseignants. Sur ce dernier point, le SG du ministère soutient qu'une mouture sera élaborée en accord avec les syndicats. En revanche, le chapitre salarial est totalement évacué des pourparlers. “Cette question sera prise en charge par la tripartite”, rappelle M. Khaldi. Dans une tentative de contourner cette échéance, le Cla a proposé des mesures alternatives, comme la révision du régime indemnitaire. Or, selon le représentant du ministère, un relèvement quel qu'il soit suggère une augmentation des salaires qui doit obtenir le consentement du gouvernement. Samia Lokmane