Près de quatre cents personnes, principalement issues de la société civile et du mouvement associatif, ont pris part jeudi à la maison de la culture Taos-Amrouche de Béjaïa au premier forum de la citoyenneté organisé par la CICB. En ouverture, Bezza Benmansour, l'un des animateurs de cette structure du mouvement des archs, a brossé un tableau sombre de la situation politique du pays caractérisée par “l'illisibilité qui découle de la cacophonie qui règne au sommet du pouvoir”, “l'instabilité sociale”, “le retour de l'islamisme” et “le harcèlement de la presse libre en vue de la domestiquer”. Deuxième orateur à prendre la parole, Khoudir Benouaret s'est attelé à retracer le parcours du mouvement citoyen depuis 2001 à ce jour, laissant le soin à son collègue Farès Oujeddi de présenter une synthèse du dialogue pouvoir-archs. Le juriste Me Fodil Zeghouatit a présenté un exposé sur les droits de l'homme en retraçant d'abord l'historique de ce concept puis en se livrant à une analyse des différences et des subtilités qui caractérisent cette notion des droits de l'homme. L'éminent juriste a conclu par ce constat, qui a laissé plus d'un auditeur perplexe, en disant que “nous avons la meilleure constitution du monde et des lois parfaites”. “Il reste cependant l'application sur le terrain”, a-t-il toutefois tempéré. De son côté, Abdennour Abdeslam a abordé le sujet de l'identité et de la citoyenneté. Pour l'orateur, la citoyenneté est fondée sur les droits, alors que l'identité est plutôt fondée sur la langue, la culture et les traditions. Les longs et passionnants débats qui ont suivi ces communications ont permis d'aborder une foultitude de thèmes liés à la citoyenneté. Djamel Alilat