L'Union nationale des avocats algériens (UNBA) a décidé d'apporter son concours à la mise en œuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale à travers notamment l'aide des familles dont l'un des membres est disparu, a indiqué hier à Alger Me Sellini Abdelmadjid. “L'Union des avocats s'est engagée à prendre part à cette mise en œuvre”, a-t-il dit lors du Forum du quotidien gouvernemental El Moudjahid soulignant que “des familles des victimes de la tragédie nationale sollicitent déjà les conseils pour demander l'inscription de leurs proches disparus sur les listes des bénéficiaires des droits”. Me Abdelamadjid Sellini, qui s'exprimait quelques jours seulement après la tenue de la Conférence nationale des avocats (jeudi et vendredi derniers), a appuyé les orientations du président de la République affirmant que son discours lors de cette rencontre a été considéré par l'union comme “une référence”. “Les engagements contenus dans ce discours répondent entièrement aux attentes des avocats, notamment s'agissant du nouveau statut de la profession, de la création d'un institut de formation des avocats, mais aussi le renforcement des droits de la défense”, a-t-il souligné. Dans ce contexte, reprenant un avis largement partagé au sein de la profession, il a plaidé pour la réhabilitation de la profession en veillant à lui rendre son éthique à travers un code définissant les droits et les devoirs de l'avocat. “Comment peut-on laisser la profession livrée à elle-même, alors que les autres fonctions de la justice sont dotées de formation et de recyclage ?” s'est-il demandé considérant la formation comme “vitale” au même titre d'ailleurs que celle des juges d'autant qu'aujourd'hui, a-t-il précisé, “il y a multiplicité des branches” et “une accélération de la mondialisation”. Dans le même sillage, il a relevé les contraintes auxquelles sont confrontées les robes noires. “L'avocat ne peut pas plaider un dossier, faute de temps pour le magistrat, dont l'emploi du temps est extrêmement chargé puisqu'il s'occupe de pas moins de 150 affaires”, a-t-il fait observer ajoutant que “le renforcement des droits de la défense participe de celui de la justice en général”. Interrogé sur la réforme de la justice, le président de l'UNBA a estimé que “le parachèvement de la réforme de la justice passe également par le renforcement des droits de la défense”, non sans rappeler les “engagements” du premier magistrat dans ce sens. À noter enfin que UNBA “compte saisir le président de la République par écrit pour lui demander d'intervenir pour l'impression d'un timbre postal à l'occasion du 46e anniversaire de l'assassinat de Me Ali Boumendjel”, le célèbre avocat du FLN, a indiqué Me Sellini. K. K./APS