Une autre élection aura lieu bientôt pour désigner cette fois les membres de la chambre nationale. Les 108 commissaires-priseurs exerçant près des 14 cours du centre du pays ont élu, jeudi, les onze membres composant la chambre régionale de la profession. L'élection s'est déroulée à la résidence des magistrats à El-Biar. Avec cette élection, la profession est fin prête pour la prochaine étape : la désignation par vote de la chambre nationale. Les régions est et ouest sont déjà dotées de nouvelles institutions fraîchement élues. Les commissaires-priseurs espèrent parvenir à faire entendre leur voix, d'autant que plusieurs autres professions proches réalisent des ventes aux enchères publiques. “Nous demandons l'application des textes qui confient la vente aux enchères publiques aux seuls commissaires-priseurs. Ils sont, en effet, les seuls habilités à réaliser des actes authentiques de vente. Les autres concrétisent leurs ventes par des actes signés à l'APC, car ils n'ont pas qualité de délivrer des actes authentiques de vente”, déclare Me Rakene Mustapha, président sortant de la Chambre régionale des commissaires-priseurs. Si les commissaires priseurs admettent que les services des douanes et des domaines puissent réaliser des ventes, ils ne comprennent pas, par contre, comment des huissiers et des notaires arrivent à organiser des séances de cession aux enchères publiques, sans qu'aucune administration ne réagisse. “Nous ne sommes que 310 commissaires-priseurs à l'échelle nationale, et pourtant nombreux sont ceux qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts”, s'écrie de nouveau Me Rakene. Toute la profession souhaite la révision des textes pour rendre au commissaire-priseur la place qui lui revient de droit, à savoir le dernier maillon de la chaîne de l'exécution judiciaire. Par ailleurs, le problème des honoraires est toujours pendant, car si la loi les fixe à 5% de la valeur totale de la vente, eu égard au manque d'activité, il n'est pas rare que des commissaires-priseurs négocient avec les entreprises qui optent bien entendu pour le moins-disant. Mais dans l'immédiat, les commissaires-priseurs visent surtout à exercer leur métier tel qu'il est prévu par les lois et sans que personne ne vienne les concurrencer de manière déloyale. Saïd Ibrahim