“L'Algérie n'est pas une destination privilégiée, ni souhaitée pour les entraîneurs étrangers”, dixit un agent qui a pignon sur rue du côté de l'Hexagone. Notre interlocuteur explique, en fait, que la faiblesse des Algériens sur le plan des moyens humains (joueurs) et infrastructurels décourage plus d'un à venir travailler en Algérie. “Il y a même quelqu'un qui m'a dit qu'il aurait aimé prendre en main l'Algérie, mais au moment où elle possédait de la bonne pâte”, nous a-t-il confié, comme pour mettre en exergue toute la difficulté des Algériens à dénicher l'oiseau rare. Ayant mis le cap sur la piste d'un entraîneur étranger, la FAF et le MJS peinent, en effet, à mettre le grappin sur un coach de renom. Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé ; le MJS et la FAF, à coups de tractations menées en sourdine, multiplient les contacts pour trouver chaussure à leur pied. Les moyens financiers, dixit le ministre de la Jeunesse et des Sports, Yahia Guidoum, ne peuvent en aucun cas de surcroît constituer un frein. Mais voilà, rien n'y fit, le messie n'est toujours pas là. Pis, les Algériens sont désormais sûrs qu'ils n'auront pas l'entraîneur de haut niveau qu'on leur a promis sur fond de tapage médiatique. En revanche, les footeux de ce pays, à l'écoute de la moindre bribe, découvrent, chaque jour que Dieu fait, des spéculations dans la presse (difficile de faire autrement quand les sources d'information sont hermétiques). Des noms sont cités comme des pistes sérieuses au sein du MJS, le centre de décision visiblement. Gilbert Gresse et Didier Notheaux sont notamment avancés comme de potentiels candidats à la maison des Verts. De quoi, franchement, faire la fine bouche. Un rapide coup d'œil sur le CV de ces deux techniciens révèle un palmarès quasi inexistant sur le plan international et un parcours d'entraîneur tout juste moyen. En tout cas, un CV qui n'a rien à envier à l'autre piste de la FAF, effacé d'un revers de main par le MJS, en l'occurrence Henri Stambouli. Au train où vont les choses, l'Algérie aura donc droit à un coach étranger moyen. C'est le résultat apparent d'une obstination farouche des dirigeants du football national à vouloir coûte que coûte recruter outre-mer. À force de courir derrière cette matière grise venue d'ailleurs, on finit par perdre la boussole. De concession en concession, on se rabat sur du menu fretin. En attendant, le temps passe, les Verts sont toujours sans parade. Alors, pour paraphraser justement le ministre de la Jeunesse et des Sports, qui ne croyait pas, du reste, si bien dire, Yahia Guidoum : “À défaut d'un entraîneur étranger de haut niveau, vaut mieux engager un coach local”, du moins pour permettre, dans un premier temps, à la sélection nationale de reprendre le travail. S. B.