La globalisation, les accords contractés entre l'Algérie et l'Union européenne, l'adhésion à la zone arabe de libre-échange, sa prochaine intégration à l'Association européenne de libre-échange, les négociations avec l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sont autant d'éléments qui font partie aujourd'hui du nouvel environnement économique. Dès lors, la modernisation de nos administrations et autres institutions s'est avérée une nécessité impérieuse. Les Douanes algériennes en font partie. C'est ce qu'a expliqué, hier, Mohamed Abdou Bouderbala sur les ondes de la radio Chaîne III dans l'émission «L'invité de la rédaction». Le directeur général des Douanes s'est attardé avec force détails sur le nouveau plan de modernisation qui a débuté l'année dernière pour s'étaler jusqu'en 2010. «L'administration des Douanes est d'abord une administration fiscale qui tend à s'estomper justement avec le changement de l'environnement économique. Aussi, la modernisation touche aussi bien le côté législatif que la procédure, l'organisation, les fonctions et le renforcement ès capacités pour faire face à ces évolutions dans le but d'apporter un plus en termes de facilitation de dédouanement, d'encadrement du commerce extérieur», a déclaré l'hôte de la radio, qui précisera que ce plan de modernisation a coûté la bagatelle de 10 milliards de dinars, surtout avec l'acquisition récente par l'institution qu'il dirige d'un scanner de nouvelle génération, en plus des pièces détachées pour les scanners en panne et qui seront remis en service au plus tard dans deux mois. Abordant justement les facilitations douanières et en réponse aux critiques sur les lenteurs dans ce sens, M. Bouderbala a annoncé qu'un nouveau code des douanes allait être présenté aux pouvoirs publics au début de l'année prochaine. «Cela ne veut pas dire que l'actuel est en décalage par rapport à ce qui est souhaité», a indiqué le patron des Douanes qui précisera qu'«il s'agit juste d'intégrer des dispositions actuellement prises en charge par les deux dernières lois de finances, y compris celle complémentaire pour l'année en cours». Abdou Bouderbala indiquera également que, du fait de la complicité du contentieux fiscal, il s'est avéré nécessaire de le simplifier pour être mieux compris et apporter des solutions rapides. La fraude et la contrefaçon sont deux sujets sensibles qui ont été abordés par l'invité de la rédaction de la Chaîne III. «Nous allons passer d'un contrôle de marchandises à une relation avec l'opérateur économique. A partir de 2009, les opérateurs honnêtes, qui ont pignon sur rue et sont en règle avec l'administration fiscale, seront liés par un cahier des charges et pourront dédouaner leurs marchandises avec toutes les facilitations du monde.» Et le premier responsable des Douanes d'ajouter : «Les autres seront soumis au contrôle traditionnel, notamment pour l'achat et la vente en l'état. Lutter contre la contrebande relève du labeur.» Aussi les Douanes ont-elles décidé, toujours dans le cadre du plan de modernisation et de la sécurité économique du pays, de renforcer le contrôle aux frontières en collaboration avec les gardes-frontières. Et pour enrayer la fraude dans les ports et les aéroports, le directeur des Douanes a affirmé que les éléments qu'il dirige vont, à partir du premier trimestre 2009, procéder au contrôle ex post. C'est-à-dire que la marchandise sera suivie par les Douanes sur le site de destination. M. Bouderbala a affirmé également que le scanning à 100% des containers est très difficile. Dès lors, l'information et le renseignement constituent des éléments fondamentaux pour débusquer les fraudeurs. Pour ce faire, une direction du renseignement douanier sera mise en place. Elle sera rattachée à l'ensemble des institutions aux fins de la «traçabilité» de l'acte du commerce. Il a également indiqué que 4 millions d'articles contrefaits ont été saisis par les Douanes et ils seront destinés à la destruction une fois les enquêtes et les expertises, en présence d'huissier de justice, achevées. Car il s'agit de déterminer les propriétaires de plus de 1 600 containers qui ont sommeillé au port dix ans durant pour certains d'entre eux. A propos de la corruption, il confirmera qu'une centaine de ses agents y sont poursuivis avant de préciser qu'avec le plan de modernisation et l'informatisation, la main de l'homme sera réduite à sa plus simple expression. «Tout se fera mécaniquement», a affirmé M. Bouderbala. F. A.