Le prochain Premier ministre irakien devra être un “dirigeant puissant” et capable d'unifier un pays en proie à des fractures, a averti la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, à Bagdad où, en compagnie de son homologue britannique, elle a fait une visite inopinée pour mettre la pression sur les Irakiens de sorte à ce qu'ils se dotent d'un gouvernement d'union nationale, après les élections du 15 décembre dernier. La collaboratrice de Bush a déclaré qu'il appartenait aux Irakiens de choisir leur nouveau Premier ministre, tout en traçant le profil du candidat à qui les Etats-Unis souhaiteraient remettre les clefs du pays. Elle a souligné que ce Premier ministre devra être un dirigeant puissant, doté d'une force unificatrice, et quelqu'un qui puisse apporter la stabilité et faire face aux défis qu'attend le peuple irakien. L'actuel Premier ministre, Ibrahim al Jaafari, désigné par le bloc chiite, est largement critiqué par les dirigeants des communautés sunnites et kurdes dont les chiites ont pourtant besoin pour gouverner. Par ailleurs, Al Jaafari est également lâché par une partie des siens, pressés de mettre un terme à la descente aux enfers de l'Irak, qui se trouve aujourd'hui plus menacé que jamais par la guerre intracommunautaire. Washington a-t-il trouvé cet homme providentiel ? D. B.