L'hémorragie dans l'entourage de Bush se poursuit. L'ex-chef de la majorité républicaine à la Chambre des représentants, Tom Delay, a annoncé qu'il allait quitter son poste de député. Homme fort de Bush, surnommé le “marteau” en raison de son style politique sec, cassant et abrupt, démissionne dans la foulée du scandale de corruption impliquant le lobbyiste Jack Abramoff. Tony Rudy, ancien conseiller de Delay, a reconnu trois jours plus tôt s'être entendu avec Abramoff en vue de corrompre pour le compte de la Maison-Blanche des responsables publics. Selon Rudy, le trafic d'influence d'Abramoff était orchestré des bureaux de Tom Delay, même si celui-ci n'a pas été mis directement en cause. Tom Delay s'est, pour sa part, défendu de quelque irrégularité que ce soit, mais reconnaît que sa réélection en novembre prochain aurait été extrêmement difficile, compte tenu du scandale qui touche son entourage. Sur son site Internet, l'ex-leader républicain indique qu'il quittera son poste au plus tard à la mi-juin, mais précise que la date dépendra du calendrier parlementaire. L'annonce de son départ a été accueillie par des applaudissements nourris au Capitole où un certain soulagement était palpable dans les rangs républicains, inquiets au plus haut point par la remontée des démocrates dans les sondages qui promettent de leur tailler la croupe. Bush n'a d'ailleurs pas tenté de retenir Delay. Depuis les aveux de Jack Abramoff, en janvier, le tout-Washington se tient le ventre, anxieux de voir qui et combien vont tomber dans son sillage. D. Bouatta