Obligation de réserve oblige, sous peine de perdre son job, dixit notre interlocuteur, un arbitre a accepté de livrer ses impressions sous le couvert de l'anonymat à propos des critiques virulentes dont est la cible le corps arbitral. Pour ce referee international du reste, “il est devenu habituel qu'en fin de saison, l'on assiste à des attaques en règle contre les arbitres. C'est le bouc émissaire tout désigné pour les mauvais perdants. En fait, le scénario est toujours le même, l'équipe gagnante félicite l'arbitrage ou s'abstient de tout commentaire et la perdante verse son venin sur l'arbitre. C'est une manière comme une autre de justifier la défaite”. “Devant la pression du public, la position des dirigeants se fragilise, alors il est souvent facile pour eux de faire diversion en pointant un doigt accusateur vers l'arbitre. Cette tension alimentée de toutes parts crée une certaine suspicion”, ajoute-t-il. Notre interlocuteur, outré par les accusations gratuites de corruption sans suite, preuve de leur inconsistance, s'interroge “pourquoi les coaches s'empressent à la fin du match de se déchaîner sur l'arbitre au lieu de procéder à l'analyse technique de la défaite ? Il est de tout de même curieux que certains impressions à chaud ne fassent référence qu'à la prestation de l'arbitre comme s'il avait joué seul sur le terrain”. En outre, toujours sous le couvert de l'anonymat, l'arbitre en question estime que “l'arbitrage algérien, en dépit d'un plan de rajeunissement, s'est sensiblement amélioré par rapport à celui de nos voisins tunisiens par exemple. En Tunisie, devant les critiques de plus en plus virulentes, il a fallu faire appel à des arbitres étrangers pour les matches sensibles, ce qui ne s'est pas produit chez nous”. Pour rappel, selon le règlement intérieur de la corporation des arbitres, les déclarations à la presse sont strictement interdites sous peine d'exclusion. S. B.