Un nouveau phénomène, symbole d'une précarité sociale à grande échelle, tend à se développer ces dernières années. De plus en plus de cadavres sont abandonnés par leurs familles au niveau de la morgue du CHU d'Oran faute de moyens pour leur “rapatriement”. Ces familles dans le besoin sont généralement originaires de l'intérieur du pays, et devant l'impossibilité d'honorer les frais du transport des dépouilles n'ont d'autre choix que d'abandonner leurs morts dans les frigos de la morgue. Passé un délai de trois mois, l'hôpital se voit dans l'obligation de supporter les frais d'enterrement. Ainsi, on compte en moyenne une cinquantaine de corps, chaque année, qui sont dans cette situation. Cette réalité touche également, et de plus en plus, les mort-nés qui ne sont pas réclamés par les parents. Notons, par ailleurs, que des associations caritatives viennent en aide à l'hôpital par le don de suaires.