Signe d'une grande pauvreté qui touche décidément certaines couches de la société : faute de moyens pour assurer le transport et l'enterrement de leurs proches décédés, certaines familles n'hésitent pas à abandonner les dépouilles des défunts dans les morgues des hôpitaux. En effet, une cinquantaine de dépouilles abandonnées sont recensées chaque année dans la morgue du CHU d'Oran. Les statistiques montrent que la plupart des familles qui abandonnent les corps de leurs proches sont issues de l'intérieur du pays. Manquant de moyens pour payer les frais inhérents au transport des cadavres (3000 à 10 000 dinars), ces familles sont contraintes de ne plus réclamer leurs morts. Une situation qui met les hôpitaux dans l'obligation de prendre en charge les frais liés à l'enterrement de ces morts « oubliés ». Il faut dire que si certaines associations caritatives assurent des aides aux familles démunies, elles sont loin de répondre à des besoins de plus en plus criards.