Le navire de débarquement Kaliningrad, de la flotte russe de la Baltique, sera au port d'Alger du 13 au 17 avril prochains. Cette visite devrait permettre, dans le cadre de la coopération militaire, le renforcement des relations bilatérales et l'échange d'informations entre les deux marines militaires. L'arrivée du Kaliningrad qui est, semble-t-il, la première effectuée en Algérie par un navire militaire russe depuis la chute de l'ex-URSS, s'inscrit dans le cadre d'une série d'escales dans des ports algérien, tunisien, espagnol et portugais. Le bâtiment russe pour sa première sortie en 2006 devrait participer à des manœuvres communes et tactiques avec les forces navales algériennes. Les deux armées algérienne et russe ont une longue tradition de coopération. Les forces navales n'y font pas exception. Si la Russie constitue l'un, si ce n'est le principal fournisseur d'armement de l'ANP, cela se confirme d'autant plus concernant les forces navales. Les navires et l'artillerie utilisés par la marine algérienne sont principalement d'origine russe, achetés avant la chute de l'ex-bloc soviétique. Notamment les navires de type OSA I et II, des frégates anti-sous-marines, des patrouilleurs ainsi que des vedettes de surveillance et deux sous-marins. Lors de la visite du général major Gaïd Salah, chef d'état-major de l'ANP à Moscou, en mai 2005, la presse moscovite évoquait la possibilité d'un accord visant à mettre à niveau des navires et des sous-marins d'origine russe de la marine algérienne en Russie. Un objectif inscrit apparemment dans le projet de modernisation des forces navales. L'arrivée du Kaliningrad vient en prolongement aux avancées enregistrées, ces derniers temps, dans les relations bilatérales algéro-russes Même si elle a été programmée depuis quelques mois, elle suit de peu celle effectuée par le président de la Fédération de Russie en Algérie, il y a quelques semaines. Alger et Moscou sont parvenues durant le séjour de Vladimir Poutine à un accord sur l'annulation de la dette. L'Algérie s'est engagée à acheter des équipements et de l'armement auprès de la Russie pour un montant équivalent à celle-ci. Si la marine algérienne a, depuis, rénové et développé sa flotte, tout en construisant ses propres navires, l'acquisition d'un équipement moderne et performant pourrait être également inclus dans cet accord. Pour des raisons stratégiques, l'armée algérienne diversifie et développe ses contacts pour rendre effectif le processus de modernisation de ses moyens tant humains que matériels, essentiellement basés sur des équipementiers d'origine russe. Les forces navales ont opéré, ces dernières années, une ouverture sur les marines étrangères tant au plan de la coopération bilatérale que multilatérale, visant en premier la mise à niveau, l'échange et l'interopérabilité. Notamment avec les pays membres de l'Alliance Atlantique. La marine a participé à différentes manœuvres communes avec les marines américaine, française, britannique, turque, espagnole et bien d'autres. Les forces navales participent, dans le cadre du dialogue de l'OTAN avec les pays méditerranéens, à l'opération Active Endeavour, visant la sécurisation du sud de la Méditerranée. Il faudra attendre l'arrivée du Kaliningrad pour connaître la teneur réelle de la coopération avec les forces navales russes. Samar Smati