L'abandon d'activité par des aviculteurs et la reprise de la consommation ont favorisé la flambée du prix du poulet qui a atteint 200 DA le kilo. Dans le cadre de la lutte contre la grippe aviaire, les services vétérinaires ont effectué, jusque-là, plus de 2 000 prélèvements sur des oiseaux à travers le territoire national. Des prises de sang sur des animaux vivants et des examens d'organes de ceux qui ont trouvé la mort ont été accomplis par les vétérinaires dans les quatre régions du pays, notamment dans les zones humides telles que El-Kala. Ces endroits sont susceptibles de recevoir les oiseaux migrateurs qui risquent de transmettre le virus fluenza, l'agent causal de la grippe aviaire. Les différentes analyses ont été transférées vers les quatre laboratoires spécialisés implantés à Constantine, Mostaganem, Tlemcen et Alger. Le diagnostic établi par les spécialistes est entièrement négatif. En termes plus clairs, point de trace de grippe aviaire, du moins pour le moment, en Algérie. Une nouvelle qui peut rassurer les citoyens. Ces laboratoires sont de mieux en mieux équipés en matériel nécessaire. Parallèlement au maintien du dispositif de surveillance, l'Etat a interdit l'importation des intrants dans la production de volaille surtout à partir des pays affectés par le virus. Une attention particulière est également accordée aux frontières. Ainsi, l'introduction des couvées, d'œufs, de poussins est interdite en Algérie depuis l'apparition des foyers dans certains pays du monde. Les pays les plus surveillés dans ce sens sont la France, l'Italie, la Hongrie, la Turquie… L'Algérie importe près de 3 millions de reproducteurs pour la chair par année. Chaque reproducteur donne naissance en moyenne à 200 poussins. Ce qui porte la production nationale annuelle à près de 500 000 tonnes de viande blanche. Même si le secteur de l'informel pouvait démentir à quelques chiffres près ces statistiques. Toutefois, le gouvernement est en train de suivre de près l'évolution de la situation dans le monde. Production de 500 000 tonnes de viande blanche Les responsables concernés étudient de ce fait le moment opportun pour ouvrir à l'avenir le marché national. Car, une interdiction de cette nature ne peut durer éternellement. Elle peut, en effet, provoquer des perturbations sur le marché. L'importance des besoins de l'Algérie en volaille s'explique par la nette reprise de la consommation ces derniers jours. Conséquence : les prix ont repris leur “envol” pour atteindre la fourchette de 180 à 200 DA le kilogramme de viande blanche. L'Algérien ne consomme, cependant, qu'entre 10 et 12 kg de viande blanche annuellement loin derrière les moyennes de consommation américaine et française estimées respectivement à 70 kg et à 50 kg/an. L'inexistence de la maladie peut, en outre, tranquilliser les aviculteurs dont la plupart, faut-il le souligner, ont abandonné leur activité. Ils livraient auparavant en moyenne entre 5 000 et 10 000 poulets chacun. Par peur d'y laisser des plumes dans leurs affaires, ils ont jugé utile d'arrêter la reproduction de volaille le temps que la situation soit entièrement assainie. Une chose est certaine, si la consommation reprend son cours normal, la filière de la viande blanche se redéploiera automatiquement. Mieux, la profession s'organisera davantage. Une coordination des accouveurs et des aviculteurs vient d'ailleurs d'être créée. “Le programme de lutte doit être appliqué à la lettre. Le dispositif doit être maintenu le temps qu'il faut. Mieux, il faut être encore très vigilant et ne jamais baisser les bras car aucun pays ne peut être à l'abri”, prévient une source du ministère de l'Agriculture. Badreddine K.