Bush a de nouveau encensé son secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, alors que sa tête est exigée par l'opposition à laquelle s'est jointe l'opinion américaine ulcérée par la situation en Irak et l'image de leur pays à travers le monde. En effet, malgré les scandales qui n'arrêtent pas d'éclabousser son entourage, Bush reste extrêmement loyal à l'égard de ses hommes. Comme à son habitude, il a choisi de laisser passer l'orage politique et médiatique suscité par des critiques venues de militaires contre Rumsfeld, plutôt que de sacrifier un collaborateur, amicalement appelé “Don”, dans un communiqué chaleureux qui rend hommage à sa conduite énergique et décidée des affaires. Le patron du Pentagone semble ainsi assuré de garder son poste, comme il avait déjà résisté à la révélation, en 2004, des mauvais traitements infligés aux détenus de la prison irakienne d'Abou Ghraïb. À l'époque, il avait offert sa démission mais Bush l'avait refusée. Ensuite, il y a eu d'autres scandales dont Guantanamo, le goulag américain, et les prisons secrètes de la CIA à l'étranger… Larry Sabato, politologue à l'université de Virginie, estime que le coût politique et psychologique de la guerre en Irak ne devrait pas empêcher Bush de garder jusqu'à la fin de son mandat, en 2008, le triumvirat de ses plus proches collaborateurs : le vice-président Dick Cheyney, la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice et le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld. Alors que cette situation augmente les chances de la victoire aux démocrates, Bush est inébranlable. Le départ du secrétaire général Andrew Card de la Maison-Blanche, finalisé durant le week-end, avait déjà révélé la réticence de Bush à se séparer de son carré, il avait les larmes aux yeux en l'annonçant fin mars. Le sherpa de la Maison-Blanche, Karl Rove, est toujours en place bien que son nom soit fréquemment cité dans un scandale de fuites à la presse révélant le nom d'un agent de la CIA. D. B.