Les infractions relevées par les contrôleurs ont trait à un manque d'hygiène Une trentaine de magasins répartis à travers la commune d'Alger-Centre sera proposée à la fermeture par la Direction du commerce d'Alger (DCA). C'est ce qui ressort du bilan de l'opération spéciale saison estivale entamée mercredi dernier par la DCA sur l'ensemble du territoire de la capitale, et qui a ciblé tous les prestataires de services, tels que les restaurants, les salons de thé, les pizzerias… Pendant deux jours — mercredi et jeudi derniers — des inspecteurs des fraudes, relevant de la direction d'Alger ont effectué quelque 350 interventions qui se sont soldées par l'établissement de plus de 260 procès-verbaux. Les infractions constatées ont trait, à plus de 90%, au manque d'hygiène. À cela, il y a lieu d'ajouter le défaut d'étiquetage et les produits non-conformes aux normes requises. Cette action se poursuivra jusqu'à la fin de l'été et s'élargira à toutes les communes d'Alger. Parallèlement à cette opération, les éléments de la DCA lancent une campagne de sensibilisation pour l'éradication des cuillères fabriquées à base de zamac. Cette matière première est, selon les contrôleurs, cancérigène et risque de porter atteinte à la santé du consommateur. Le placement des petites cuillères à café dans des verres en inox et à “ciel ouvert” sera désormais passible de sanctions. La bonne présentation du personnel dans ces lieux de commerce, l'hygiène et la qualité de service, conditions exigées par les services de la DCA, sont, en réalité, un regard d'intérêt orienté par les éléments de la DCA aux consommateurs. “Nous œuvrons pour la santé du consommateur”, soulignera M. Doghmane Akacha, sous-directeur des fraudes à la DCA. Celle-ci appréhende, en fait, l'épisode des intoxications alimentaires qui se reproduit tous les ans, notamment à l'approche de la saison estivale. L'Algérie enregistre, pour rappel, chaque année quelque 6 500 cas d'intoxication alimentaire. Plus de 40% de ces accidents ont lieu dans les milieux familiaux, lors des fêtes et autres occasions. Ce circuit échappe, bien entendu, au contrôle des services compétents. Plus de 29% des cas signalés sont provoqués par les viandes et 24% par le couscous et les sauces avec lesquelles il est préparé. C'est dire l'ampleur des dégâts engendrés par l'ignorance ou le laisser-aller manifesté par le consommateur sur les produits alimentaires. Intoxications alimentaires : le casse-tête chinois ! Les efforts de sensibilisation consentis par les responsables concernés demeurent en deçà des attentes. Le phénomène, en dépit de sa sensible régression, se renouvelle chaque année. Les 177 000 interventions effectuées par les contrôleurs à travers le territoire national, ont permis de déceler 21 000 infractions durant le premier semestre 2005. En termes plus clairs, plus de 12% des produits contrôlés sont en infraction. Plus de 60% des cas soulevés sont des produits alimentaires. Les 40% restants sont des produits industriels ou d'hygiène corporelle, tels que les cosmétiques. Plus de 41% des infractions sont dues à un manque d'hygiène, 12% sont des produits impropres à la consommation, 10% dûs à des falsifications et 7% pour défaut d'étiquetage. Plus déterminés à accomplir leur devoir, les contrôleurs sont prêts à travailler en dehors des heures légales, pendant les week-ends et les jours fériés. Sur un autre registre, les commerçants contrevenants ne risqueront plus de peines d'emprisonnement. Cette dépénalisation ne concerne toutefois pas les récidivistes et ceux qui commettent une entrave au contrôle compte tenu de la gravité de ces deux pratiques. En contrepartie, les sanctions pécuniaires seront alourdies. Cette nouvelle approche, consacrée clairement dans le projet de loi fixant les règles applicables aux pratiques commerciales, s'inscrit dans le cadre d'une approche pédagogique qui a pour but d'inviter l'ensemble des agents économiques à assumer leur responsabilité et à exercer leurs activités sur le marché conformément à la réglementation. L'objectif recherché est de rendre ces peines beaucoup plus dissuasives que répressives. C'est l'administration du commerce qui a proposé, rappelle-t-on, une loi dans ce sens adoptée au Parlement. Badreddine K.