Depuis le début du mois sacré de Ramadhan, au niveau des deux portails, des revendeurs à la mine, qui fait bien plus peur qu'elle ne se veut rassurante, font la loi, au vu et au su de tout le monde. Leur comportement, digne de la pègre, a poussé beaucoup de ménagères à fuir ostensiblement la poissonnerie, située en plein centre-ville de Annaba. En effet, cette partie du marché couvert, un lieu jadis très fréquenté par une clientèle qui trouvait toutes les commodités requises répondant à cette activité, s'est dégradé et se retrouve envahi ces derniers temps par une race de commerçants à l'aspect de prédateurs pour ne ressembler actuellement qu'à un endroit sordide. Plus grave encore, aujourd'hui, les deux entrées de la poissonnerie sont carrément squattées par une grappe de marchands, qui filtrent en quelque sorte toute personne désireuse de faire ses emplettes. Grippée, ballottée et surtout se sentant menacée, la clientèle est vivement exaspérée par un tel comportement. « Cette structure a perdu beaucoup de son image, en raison d'une situation totalement anarchique. Devant l'absence des pouvoirs publics, c'est la loi de la jungle qui règne. D'ailleurs, chaque jour, des bagarres à couteaux tirés sous l'œil choqué, affolé et terrorisé de la gent féminine, éclatent pour un oui ou un non entre ces vendeurs occasionnels, a tenu à dénoncer un commerçant qui occupe les lieux depuis plus de 30 ans. A l'intérieur de la poissonnerie, outre une odeur nauséabonde qui se dégage, due à un égout éclaté, les étalages sont « clairsemés » de produits de la mer qui sont loin d'être à la portée des bourses. Ainsi, devant une situation à la limite de l'intolérable, les clients préfèrent de nos jours acheter leur poisson ailleurs qu'à cet endroit où les moindres mesures de propreté et de préservation de la santé publique sont aussi complètement et entièrement ignorées, pour ne pas dire bafouées. En un mot, la poissonnerie du marché couvert de Annaba est devenue infréquentable, à l'exception des amateurs de la pêche qui s'y rendent pour s'approvisionner qui en ligne de pêche, qui en hameçons et qui en leurres.