RESUME : Yacine fait découvrir à Nacéra un autre monde dans l'arrière-boutique. Elle est ravie et ébahie. Le déjeuner est un véritable festin. L'homme la sert copieusement et Nacéra prend sa fourchette et se hasarde à piquer une tranche de tomate dans son plat. Elle mange en silence un moment, puis relève la tête et remarque l'air interrogateur de son hôte. - C'est très bon, la sauce a un goût un peu… - Pimenté… oui, ils mettent beaucoup d'ail dedans, cela relève le goût. Il découpe un morceau de foie et le lui tend. - C'est du foie de chevreuil. Vous en avez déjà goûté ? Nacéra secoue négativement la tête tout en mâchant le bout de viande. - C'est exquis, je n'aurais jamais imaginé qu'on prépare de tels délices dans cet endroit. - Vous croyez qu'on ne mangeait que des pizza ? - Non, mais j'étais loin de penser que le menu comportait d'aussi bonnes choses. - Pas pour tout le monde. - Pardon ? - On peut de temps à autre faire une petite exception pour les bons clients et les amis. Il lui verse un grand verre de jus de pomme frais et se remet lui-même à manger. - J'aime la bonne cuisine, c'est l'un de mes péchés mignons. - Vous en avez beaucoup ? Nacéra se mordit tout de suite la langue. Qu'est-ce qui l'a donc poussée à dire une telle bêtise ? Le jeune brun sourit. - Je pense en avoir assez pour plaire aux femmes. - Pardon… - Oh, ne prenez pas la chose du mauvais côté, je vais vous expliquer. Disons que je suis quelqu'un qui aime les belles choses. - Mais tout le monde aime les belles choses. - Je sais, mais à chacun ses goûts et ses tendances. Moi, j'aime la nature, la beauté, j'apprécie la bonne compagnie, et je sais aimer sans retour. - Comment ? - Ne vous emballez pas. J'ai dis aimer sans retour, c'est-à-dire que, parfois, même si la personne que j'aime me rit au nez, je sais que mes sentiments ont été francs et sincères. Même si cela peut paraître romantique ou idiot. Alors, vous comprenez, même dans la vie courante, j'essaye d'être aussi simple que l'on peut l'être. - Vous me brossez un tableau assez surprenant, Yacine. Non, Nacéra, il n'y a rien de surprenant pour un type comme moi. Je suis fils unique et ma mère m'a toujours gâté. Si bien qu'à l'âge adulte j'avais perdu les repères. Je ne savais plus comment m'orienter dans la vie. Mais depuis quelques années, j'ai su prendre les choses en main et repartir à zéro. Cela m'a quelque peu réussi puisque je viens de tenir une conversation à une femme sans rougir. Y. H. (À suivre)