La délocalisation des sites industriels et des institutions est proposée dans le cadre de ce nouveau schéma national (SNAT). “Silencieusement, mais laborieusement, les fourmis du secteur de l'aménagement du territoire et de l'environnement se sont attelées, durant deux ans, à élaborer le schéma national sur ce que sera la grande maison Algérie, dont chacun de nous détient une partie”, a déclaré M. Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, lors de l'ouverture de la rencontre organisée, hier, à l'hôtel Riadh amorçant ainsi le débat sur le SNAT 2025 dans sa phase d'élaboration finale. Regroupant des centaines de participants issus des dix wilayas du Centre ainsi que des représentants de plusieurs départements ministériels et ceux des collectivités locales, l'événement en question se voulait, selon ses initiateurs, un cadre de concertation et d'enrichissement au document sujet à approbation du gouvernement et des deux Chambres du Parlement. Il s'agit de choix politiques à même d'encourager l'avenir de l'Algérie et son développement local et international dans un contexte de mondialisation et d'ouverture, en Algérie, du marché. C'est du moins ce qui se résume dans le discours de Chérif Rahmani, soutenu par les ministres délégués chargés, respectivement, du Développement rural, des Collectivités locales et de la Ville. À noter aussi la présence remarquée du chef de la police, M. Ali Tounsi. L'occasion propice pour le ministre d'insister sur la synergie à créer entre les différents départements et qui se révèle être déterminante pour la réussite de cette nouvelle politique qui met en exergue la nécessaire et inéluctable équité à réaliser, coûte que coûte, entre les régions. Une option préconisée par le ministre qui a abordé, hier, et dans le détail, les lignes directrices de ce schéma reposant sur des axes de programmes d'actions tout en précisant que plusieurs scénarios sont laissés à l'appréciation du gouvernement pour retenir l'option la plus appropriée. Partant de ce principe, il est question de définir la stratégie d'ensemble de l'occupation du territoire et la base de la distribution appropriée des activités du peuplement. Il s'agit aussi d'établir des principes régissant l'organisation et la localisation des grandes infrastructures et des services collectifs d'intérêts nationaux. Il ressort, en substance, de cette nouvelle vision, la volonté politique manifeste de hisser la capitale au rang de mégapole et métropoliser les grandes villes, telles que Oran, Annaba et Constantine. Le ministre parlera aussi d'une nouvelle géographie humaine et plaidera pour une plus grande attention envers nos campagnes et le rural en général. “30% de la population des bourgs et des villages — dont 50% sont jeunes — souffrent du chômage”, dira-t-il en expliquant que l'agriculture n'est plus en mesure de jouer un rôle moteur et qu'il faut changer d'orientation. Constat appuyé par M. Bénaïssa, ministre délégué chargé du Développement rural qui a évoqué 979 communes rurales avec pas moins de 3 000 villages à moins de 2 000 habitants. Il est question aussi d'alléger le littoral en soutenant l'option des Hauts-Plateaux et dessiner ainsi une nouvelle armature urbaine qui aboutirait au développement d'un territoire durable (eau, sol et écosystème). “44% des régions du Nord-Ouest sont affectées par l'érosion avec 30% sur le territoire national”, a averti le ministre qui a plaidé pour le rétablissement du couloir végétal avec entre autres la reprise du barrage vert. Nabila Saïdoun