Dans le cas de l'Irak comme dans celui de la Palestine ou du Sahara occidental, Alger a défendu le droit des peuples à l'autodétermination en privilégiant l'option diplomatique. En s'accrochant à la légalité internationale, l'Algérie s'est officiellement prononcée contre la guerre, comme outil de règlement des conflits. Dans le cas de l'Irak, où une attaque américaine se fait de plus en plus probable, Alger s'est d'abord adressée à Bagdad en le pressant d'accepter les inspections onusiennes qui rentrent dans le cadre de l'opération de désarmement, menée depuis la fin de la guerre du Golfe, en février 1991. C'est le président de la République lui-même qui l'avait déclaré en marge du sommet de la francophonie qui a eu lieu à Beyrouth en octobre dernier. Abdelaziz Bouteflika avait insisté sur le respect de la légalité internationale, représentée par l'Organisation des Nations unies. Ensuite, l'Algérie avait saisi toutes les occasions pour s'exprimer contre la guerre en privilégiant l'option diplomatique. Le président s'est d'ailleurs rendu, au début du mois en cours, au Caire pour discuter avec son homologue égyptien de la crise américano-irakienne et ses répercussions sur la région. Peu de temps avant, Alger avait reçu la visite de pas moins de quatre ministres de la Défense étrangers dont le secrétaire d'Etat américain à la sécurité. Les entretiens avaient tourné, bien évidemment, autour des relations bilatérales, mais il faut dire que le dossier irakien avait pris une bonne partie des discussions. Bien entendu, la position algérienne vis-à-vis du conflit irakien est semblable à l'ensemble des attitudes prises quand il s'agit du respect de la légalité internationale et du droit des peuples à l'autodétermination. Dans le cas du Sahara occidental comme dans le cas de la Palestine, Alger a défendu le droit des peuples à l'autodétermination en réfutant les accusations portées contre les Palestiniens de vouloir et d'avoir pratiqué le terrorisme. Le fait d'avoir distingué entre le terrorisme et la lutte des peuples pour le recouvrement de leur liberté et de leur dignité s'inscrit dans la logique de la politique étrangère du pays menée depuis l'Indépendance. S. T.