Dans leur globalité, les communes relevant de la wilaya de Mascara enregistrent un déficit considérable en matière de logements tous programmes confondus et ce, en dépit des efforts consentis par l'administration pour atténuer un tant soit peu ce problème crucial aggravé par le phénomène de l'exode rural généré par le terrorisme. En effet, si la région a retrouvé la sécurité, le problème lié au logement se pose avec acuité dans les grandes agglomérations, notamment la ville de Mascara. Pour mettre à l'abri les familles en danger, l'administration a dû réquisitionner les centres de transit, les établissements scolaires mais également les garages des centres hospitaliers et même l'hospice des personnes du troisième âge. Dans le but de libérer ces structures, les services de la daïra de Mascara ont décidé de réserver un quota de 175 logements sociaux à cette catégorie de citoyens. Néanmoins, cette opération est loin de connaître un succès car chaque jour de nouveaux sinistrés ou se présentant comme tels se manifestent dans l'espoir de bénéficier de cette faveur, du fait que le bouche à oreille fonctionne à merveille dans une cité où la moindre information se répand comme une traînée de poudre. La liste des 175 bénéficiaires est arrêtée, les enquêtes sociales effectuées et certains ont été même informés afin de prendre leurs dispositions. L'opération est à sa dernière phase et l'affichage des listes est prévu pour les prochains jours. Depuis le début de cette initiative, chaque dimanche, jour de réception, une effervescence particulière règne devant le siège de la daïra animée par des dizaines de citoyens, les uns qui viennent s'informer de la suite réservée à leurs demandes, les autres pour déposer leurs dossiers en vue d'une attribution prochaine. Les uns adoptent une attitude conciliante, mais d'autres n'hésitent pas à hausser le ton, manifestant ainsi leur frustration une fois convaincus qu'ils font partie des exclus des listes des bénéficiaires. Mais force est de reconnaître que la dernière opération d'attribution de logements demande plus de trois ans et que depuis, des milliers de demandes se sont accumulées rendant encore plus difficile la tâche des membres de la commission de daïra. A. B.