À partir de cet été, un cahier des charges unique sera consacré aux exploitants des plages. Tout reste à faire. Voilà qui résumerait bien la situation du tourisme en Algérie qui mérite, à son tour, toute l'attention des pouvoirs publics qui semblent vouloir se lancer, enfin, dans des actions prospectives. C'est du moins ce que Noureddine Moussa a tenté hier d'expliquer au Forum de l'ENTV. “Le cahier des charges impose aux nouveaux acquéreurs d'hôtels privatisés de garder les employés au moins cinq années s'ils le souhaitent”, a déclaré le ministre pour répondre à la préoccupation lancinante de l'heure qui semble susciter le courroux du partenaire social. Ils sont cinq hôtels à être vendus jusqu'à présent (Hammam Melouane, l'Orient, le Grand-Hôtel, Hidhab et les Zianides) ; 12 autres sont actuellement en vente et l'ouverture des plis est prévue pour le 6 mai prochain. Cette opération sera suivie par la vente de 12 autres hôtels. “L'Algérie ambitionne de réaliser 120 000 lits d'ici 2015”, dira le ministre qui a expliqué la fermeture de nombreux établissements pour manque d'un minimum de conditions d'accueil requises en la matière, et de rappeler qu'un délai supplémentaire d'une année a été accordé avant de reprendre l'opération de classement. Il a souligné, au passage, le profil exigé pour les futurs investisseurs en termes de professionnalisme. “Qu'ils s'associent à des gens du métier s'ils ne peuvent être que des financiers”, lancera-t-il en mettant en exergue les potentialités et les richesses dont regorge l'Algérie. Sur d'autres registres, Noureddine Moussa a soutenu que l'Algérie n'a eu aucune demande d'organisation ou de participation par rapport au rallye Paris-Dakar. Il a également reconnu que le secteur du tourisme a été longuement pénalisé par l'absence d'utilisation de paiement électronique (carte bancaire), que l'Algérie est en voie de résoudre. Plus d'un million de touristes enregistrés l'année dernière est un chiffre optimiste pour le ministre qui a fait part de l'ambition d'atteindre les 4 millions à l'horizon 2015 en plaidant pour un tourisme thermal qui, de son avis, est le plus adapté à la famille algérienne. Le ministre a également plaidé pour la promotion du tourisme religieux et le tourisme culturel eu égard à la richesse de notre pays qui renferme, selon le ministre, des vestiges historiques importants à l'image des ruines romaines. Noureddine Moussa a, par ailleurs, abordé la question du foncier touristique et de sa dilapidation, reconnaissant sans détour que certaines régions, à l'exemple d'Alger, Oran, Béjaïa et Annaba, ont, en effet, subi des détériorations, rassurant que la situation est loin d'être grave, appelant par ailleurs à la préservation des sites dans le cadre des zones d'expansion touristique. Sans s'étaler, le ministre a abordé certains axes de sa politique à moyen terme en citant la création d'une représentation touristique à l'étranger ou encore le recours à des campagnes publicitaires d'envergure. Mais en attendant, le travail doit être mené en Algérie, selon les affirmations de l'orateur, qui a mis en exergue la pertinence de la formation des formateurs et la promotion du métier de guide qui fait cruellement défaut. Et c'est sur une note d'optimisme que le ministre a choisi de clore le débat en louant la beauté exceptionnelle de la baie d'Alger et d'annoncer le projet d'élaboration d'un schéma d'aménagement touristique. Nabila Saïdoun