Le président du RCD, le Dr Saïd Sadi, considère que le mouvement de 1980 avait bouleversé le régime politique en place, lors d'une conférence-débat animée, hier, au centre culturel de M'chedallah. Cette conférence coïncide avec la commémoration du 1er anniversaire de la disparition de Boukrif Salah, un grand militant des libertés démocratiques et l'un des artisans du mouvement berbère. Tout le long de son allocution, le président du RCD a évoqué les qualités de l'un des ex-détenus à Berrouaghia pour avoir exprimé son refus à l'arbitraire du temps du parti unique, d'une TV unique et d'un journal unique. Pour Saïd Sadi, le Printemps berbère avait mis sur les rails un combat de lutte pacifique culturel que le régime en place ne connaissait pas en dehors des assassinats politiques. D'ailleurs, ce fut la première fois qu'il libère des prisonniers politiques sous la pression de la rue. La politique est devenue un combat, dont le socle est le débat contradictoire. Le combat a été mené par les enfants du peuple issus, tous, de familles populaires, dont les idées ont inspiré la plate-forme de la Soummam. La génération d'Avril 1980 avait retrouvé la mémoire et découvert les clefs de l'ouverture démocratique et les perspectives de la nation. Les valeurs du mouvement ne sont pas du goût du pouvoir, chose qui l'a poussé à trouver une stratégie pour mettre à genoux la région de la Kabylie sur le plan économique en délocalisant les investisseurs, sur le plan administratif en désaffectant les compétences, et sur le plan social. Elle est visée car elle est la matrice de la nation. “Il y a des régions qui sont faites pour gérer le pays et d'autres conçues pour des manifestations.” À l'adresse des jeunes, il leur indiqua : “Vous êtes qualifiés pour revendiquer votre part du pouvoir et refuser le sacrifice.” Enfin, il accusa le régime en place de vouloir casser tous les repères du mouvement et salir les sites symboliques. A. Debbache