Selon des sources syndicales, la journée de débrayage interviendrait le 24 ou le 26 février prochain. C'est une rencontre des plus décisives que tient, aujourd'hui, l'instance dirigeante de la Centrale syndicale UGTA à Alger. Elle devrait fixer, de manière tranchée, la date de la grève générale nationale à laquelle elle a appelé le 28 janvier dernier, lors du regroupement régionale des wilayas du Centre à Alger. A en croire des sources syndicales, la journée de grève interviendrait le 24 février prochain, date symbole pour la Centrale syndicale puisqu'elle correspond à la commémoration du double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et la création de l'UGTA. D'autres sources l'annoncent, par contre, pour le 26. La rencontre d'aujourd'hui, qui se tient au complexe des matériaux de construction de Zéralda et à laquelle prennent part les unions de wilaya, les fédérations nationales ainsi que les syndicats nationaux des entreprises publiques (Sonatrach, Sonelgaz, Naftal, SNVI, Douanes, Air Algérie...) se présente également comme un cadre de concertation entre les participants autour des modalités pratiques et techniques de la réussite de la grève générale nationale. “Tout devra être mis en branle pour la réussite de cet arrêt de travail d'une journée au niveau national”, nous a confié une source proche de la Centrale syndicale qui souligne, par ailleurs, que “I'ensemble des cadres syndicaux que compte l'UGTA au niveau national sont plus que jamais mobilisés et prêts à défendre les intérêts des travailleurs”. L'instance dirigeante de la Centrale syndicale a eu, en effet, à mesurer le degré de mobilisation de ses troupes autour du mot d'ordre de la grève à maintes occasions, notamment lors de la grève des travailleurs du port, observée hier à travers l'ensemble du territoire national. D'ailleurs, les travailleurs de ce secteur estiment que la journée de débrayage a été “une réussite à 100% puisqu'elle a été suivie par l'ensemble des agents portuaires au niveau national”. En outre, d'autres organisations syndicales ont fixé des dates pour des journées de protestation dans leurs secteurs respectifs, avant même que ne soit arrêtée la date de la grève nationale. Il s'agit, entre autres, des travailleurs des entreprises des matériaux de construction et du bois qui ont annoncé deux journées de protestation programmées pour aujourd'hui et demain, ainsi que des établissements pédagogiques d'Alger (Epau, Polytech, des instituts de l'Usthb et l'université d'Alger et de ses annexes) qui observeront un débrayage les 17, 18 et 19 du mois en cours. Dans le même temps, plusieurs syndicats affiliés à l'UGTA se sont alignés publiquement sur les positions de la centrale de Sidi Saïd. C'est le cas notamment des travailleurs de la fonction publique, des douanes du Btph et de l'agroalimentaire. Il faut, par ailleurs, rappeler que les raisons du recours au débrayage s'expliquent par le rejet des réformes économiques entreprises par le gouvernement. Ces dernières, qui se définissent essentiellement à travers les privatisations des entreprises publiques, même les plus viables d'entre elles, ont été remises en cause par l'organisation de Sidi Saïd, eu égard aux conséquences “désastreuses qu'elles produiront dans le milieu du travail”. “Elles seront à l'origine du licenciement de milliers de travailleurs et provoqueront une déstructuration totale du tissu économique national”, a expliqué le patron de l‘UGTA, le 28 janvier dernier, à l'occasion du regroupement des wilayas du Centre. L'organisation de Sidi Saïd devrait réitérer, à l'occasion de la rencontre d'aujourd'hui, sa démarcation des options politiques stratégiques du président Bouteflika. A savoir sa gestion de la crise de Kabylie, ses velléités de privatisation du secteur des hydrocarbures et sa politique de réconciliation nationale. N. M.