Réuni mardi dernier, le sénat espagnol a approuvé, à l'unanimité, une motion dans laquelle il appelle le gouvernement à renouveler auprès des organisations internationales, y compris les Nations unies, son engagement dans la “défense du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui”. Le texte adopté appelle le gouvernement à réaffirmer son engagement dans la défense et la sauvegarde des droits humains de la population sahraouie dans les territoires occupés du Sahara occidental. Il lance également un appel en direction de l'exécutif espagnol, afin qu'il renforce les politiques de coopération, de solidarité et d'aide humanitaire en direction des camps de réfugiés sahraouis. La sénatrice Elena Etxegoyen, du groupe du PNV, a rappelé que les résolutions successives de l'Assemblée générale des Nations unies et du Conseil de sécurité ainsi que l'avis de la Cour internationale de justice sur le contentieux se fondent tous sur le même principe juridique, à savoir le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et son exercice à travers un référendum. Mme Etxegoyen a affirmé, en se référant au rapport du secrétaire général de l'ONU, qu'il est inadmissible que cette organisation renonce à ses responsabilités en proposant des négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario. Par ailleurs, le Comité pour le respect des libertés et des droits humains au Sahara occidental (Corelso) a souligné, mardi dernier à Paris, que le rapport du secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, sur le Sahara occidental, “fait table rase de tous les plans et accords conclus depuis 1991 sous l'égide des Nations unies”, alors qu'il s'agit “d'un problème de décolonisation qui relève de la responsabilité” de cette organisation internationale. Le communiqué rendu public par ce comité insiste sur le fait que “dans le rapport qu'il a soumis au Conseil de sécurité, le secrétaire général des Nations unies ne contribue pas à clarifier la situation sur la question sahraouie”. “Comment accepter que le responsable de l'organisation internationale, chargée de faire respecter le droit international, suggère une solution de compromis entre la légalité internationale et la réalité politique ?” dénonce le Corelso. Pourtant, ajoute le communiqué, Kofi Annan précise dans son rapport qu'“aucun pays n'a reconnu la prétention de souveraineté marocaine sur ce territoire, mais refuse de faire référence au plan Baker II et au plan de règlement des Nations unies, et propose de revenir à des négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario”. K. ABDELKAMEL/Agences