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“J'espère que les Français vont être honnêtes dans leur analyse historique”
le Dr Paul Gordon Lauren, professeur et membre du conseil d'université de Montana (USA)
Publié dans Liberté le 27 - 04 - 2006

Même s'il s'est astreint à l'obligation de réserve à laquelle confine nécessairement son statut, il ne s'est pas départi toutefois de son rôle qui est celui de restituer les enjeux de l'enseignement de l'histoire : membre du conseil d'université de Montana (USA), professeur de renommée internationale et érudit de la diplomatie, des relations internationales et historien, le Dr Paul Gordon Lauren a admis hier que “chaque nation a une partie de son histoire qu'elle veut oublier”, en réponse à une question sur la polémique engagée entre Alger et Paris autour de la loi du 23 février qui glorifie la colonisation française. “Je pense que n'importe qui, à n'importe quel moment doit regarder l'histoire et faire la différence entre les points positifs et négatifs”, a-t-il affirmé lors d'une conférence-débat organisée au siège de l'ambassade des Etats-Unis à Alger. “Je peux reconnaître un certain point positif dans la colonisation, mais pas beaucoup de choses, car les gens veulent être libres !” a-t-il encore ajouté. Et d'asséner : “Une puissance coloniale qui pense que les citoyens ne veulent pas être libres est malhonnête. On ne peut pas peindre tout en blanc !” Le professeur qui a rappelé les difficultés pour n'importe quelle nation d'assumer un “certain passé”, comme par exemple les Etats-Unis avec l'esclavage, a émis le vœu que les Français, tout comme les Algériens d'ailleurs, soient honnêtes dans leur analyse historique. “J'espère que les Français vont êtres honnêtes dans leur analyse historique. Et même les Algériens (…)”. Ce souhait exprimé ne signifie pas pour autant que l'entreprise est aisée.
Il le reconnaît lui-même : “C'est facile à dire, mais difficile à faire. J'ai personnellement lutté, je connais le danger, mais c'est nécessaire de le faire. Le succès des droits de l'Homme, c'est faire face de manière honnête aux évènements et de le dire aux gens.” Très prudent, sans doute pour ne pas prêter le flanc à diverses interprétations, encore qu'il n'a pas eu à assumer de fonction politique — l'unique fonction politique qu'il ait eu à assumer est celle de consultant de l'OTAN durant la guerre du Kosovo —, Paul Gordon s'est réfugié derrière les principes inhérents à la fonction d'historien pour ne pas s'étaler sur la question de la charte plébiscitée par le peuple algérien le 29 septembre de l'an passé, destinée à tourner la page des violences des années 90, et dont l'une des dispositions interdit à quiconque d'instrumentaliser la tragédie.
Une autre manière d'interdire aux journalistes et aux historiens d'enquêter sur la vérité. “C'est de la responsabilité de l'historien de dire la vérité, toute la vérité. J'ai dit qu'en 1945 (il a reconnu que lorsqu'il connut la vérité, il fut bouleversé), il y a une partie qui a été révélée, mais pas toute. Parfois l'histoire est difficile à gérer. Ça rend les gens mal à l'aise. Je pense que chaque nation a le droit de décider d'elle-même, mais je préfère être du bon côté de la vérité révélée. Je préfère m'arrêter ici”, a t-il dit. Convaincu que le devoir de l'historien et du journaliste est de trouver la vérité et d'en informer le pouvoir, que “l'histoire doit être honnête”, l'historien américain a relevé toutefois les difficultés de ces derniers pour accéder et écrire la vérité, du moins par exemple de la question sahraouie.
Par ailleurs, il a estimé que les droits de l'Homme ont des standards internationaux, mais la pratique diffère d'un pays à un autre.
Et que la raison de sécurité ne peut justifier l'absence de liberté. Enfin, il a rappelé qu'il s'oppose toujours à la guerre en Irak où les “règles ont été ignorées”, et qu'il appartient aux historiens et aux journalistes de dénoncer les violations des droits de l'Homme là où elles ont eu lieu.
Le Dr Paul Gordon Lauren a tenu cependant à préciser, encore une fois, qu'il s'exprimait en son nom personnel.
KARIM KEBIR


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