La coordination du secteur de la Fonction publique revendique l'augmentation des salaires lors d'une bipartite gouvernement-syndicat autonome. Le Conseil des lycées d'Alger, CLA, a adhéré au mouvement de la coordination de la Fonction publique. Les douze syndicats autonomes ont maintenu, hier lors d'un point de presse, la décision de grève, prévue pour demain, et cela malgré les augmentations de salaires annoncées par Sidi-Saïd, patron de la Centrale syndicale. “L'absence d'un dialogue crédible et la dégradation des conditions socioprofessionnelles des travailleurs de la Fonction publique ont fait que, pour la première fois, plusieurs syndicats de ce secteur se sont unis pour constituer une force syndicale. Nous tenons à signaler que nous ne faisons pas de l'opposition, mais nous sommes une force de propositions”, a déclaré M. Lemdani, chargé de la communication du syndicat du Cnapest. Durant cette rencontre, l'intersyndicale a présenté un diagnostic alarmant des conditions des travailleurs de la Fonction publique de différents secteurs : “Précarité de l'emploi”, absence de concertation avec les “principaux représentants des travailleurs”, “réduction brutale des postes budgétaires”, “poursuites judiciaires des syndicalistes”, et “harcèlement administratif'. Les membres de la coordination de la Fonction publique tirent la sonnette d'alarme, estimant qu'il est “impérieux que les pouvoirs publics ouvrent un dialogue sérieux lors de la bipartite et refusent l'idée de négocier leurs revendications durant la tripartite, prévue en septembre prochain”. Parmi les exigences, figurent en particulier la rémunération des travailleurs de la Fonction publique à la hauteur de leurs diplômes, compétences et apports, leur réhabilitation à travers un statut particulier et le droit à l'exercice syndical. “Nous refusons d'être les otages de la tripartite. L'UGTA ne représente pas les revendications des travailleurs de la Fonction publique. Nous voulons que le Chef du gouvernement ouvre des négociations avec les syndicats autonomes et nous rejetons l'idée d'être différés à un calendrier politique”, a annoncé M. Lamdani. L'intersyndicale a également rappelé les revendications du secteur de la Fonction publique qui se résume à l'augmentation des salaires, la promulgation d'un statut particulier de la Fonction publique et la protection du libre exercice syndical garanti par la loi. Cette plate-forme de revendications est considérée par les 12 syndicats autonomes comme “l'amorce” de la grève du 9 mai qui se traduira par un arrêt de travail dans toutes les entreprises de la Fonction publique. Par ailleurs, les représentants de l'intersyndicale restent convaincus que le débrayage de demain sera suivi malgré l'annonce de la revalorisation salariale. “L'augmentation des salaires n'est pas notre seule revendication. Le statut particulier ainsi que le libre exercice syndical ne sera pas étudié lors de la tripartite, en aucun cas nous braderons nos doléances”, a-t-il précisé. L'intersyndicale a appelé, enfin, la classe politique notamment les députés à soutenir leur revendication et à plaider leur cause à l'Assemblé nationale. Nabila Afroun