Le groupe Gaâda Diwane de Béchar s'est produit, jeudi passé, à la salle El Mouggar. Quand Gaâda passe à Alger, c'est le diwan qui est ressuscité. Abdelaâti Laoufi, son leader, parle de cette tradition qui enflamme les salles et les esprits. Liberté : El gaâda, c'est le gnawi traditionnel. Comment est venu ce choix ? Abdelaâti Laoufi : Le gnawi fait partie de notre répertoire algérien et maghrébin, mais il n'y a pas que le gnawi, puisque notre Maghreb est riche en mélodies “confrériques” et pleines de spiritualité. Sur scène, nous avons chanté Bouziane, c'est une chanson des Aïssaoua, et le chaâbi avec touba. Et puis, il y a le diwan qui vient du sud. Ainsi, nous sommes à cheval sur toutes les tendances. Tout cela pour vous dire que notre travail est axé sur cette culture aux multiples dialectes. Par exemple, Touba, c'est une composition de Youcef Boukela. Gaâda, c'est un texte complètement inspiré de la tradition. Vous perpétuez la tradition en apportant votre contribution… Tout à fait. C'est notre façon de faire de la musique et de sauvegarder notre patrimoine. Le diwan, c'est surtout un discours religieux. Comment expliquer l'engouement des jeunes ? Lors du concert de jeudi dernier, nous avons présenté des chansons qui n'ont pas une connotation religieuse au sens propre du terme, même s'il y a beaucoup de spiritualité, et c'est là toute la différence. C'est vrai que nous chantons Soubehan Allah sif ouala chetteoua, mais très rapidement, on enchaîne avec le volet social. Et c'est, quelque part, ce qui fait notre culture : le religieux, la spiritualité, le social et le profane. Le diwan est un message de paix qui met en valeur la richesse de notre culture. Mais qu'est-ce qui plaît dans le gnawi ? Le gnawi, c'est notre africanité, notre berbérité et notre arabité. Je trouve cela formidable. C'est très important pour les jeunes, tout cela. Il est nécessaire qu'ils profitent de tous les éléments de leur culture. Le gnawi symbolise l'ouverture. W. L.