“La crise kabyle est un indice révélateur de l'incapacité du pouvoir de régler les problèmes des Algériens”, a déclaré, hier, le vice-président du RCD, Djamel Fardjallah, dans une conférence publique à Tizi Ouzou. L'orateur impute le pourrissement de la situation dans la région à l'absence de volonté politique de la part des décideurs. “Le duo Bouteflika-Zerhouni veut neutraliser le potentiel électoral en Kabylie, en faisant perdurer la crise”. M. Fardjallah relèvera qu'“il y a une guerre larvée entre les centres de décision de l'Etat.” Et d'expliquer que “ces luttes au sommet concernent le contrôle du pouvoir et non pas le changement du régime”. Selon lui, “c'est la stratégie des clans et des tribus qui menace la cohésion nationale et non pas la Kabylie comme le prétendent certains”. Abordant l'élection présidentielle de 2004, le vice-président du RCD estime que Abdelaziz Bouteflika fait tout pour “essayer de se donner les moyens pour se relancer dans un deuxième mandat et relooker son image à l'étranger à travers des manifestations telles que l'Année de l'Algérie en France”. Et d'ajouter que le président de la République est “prêt à tout, quitte à brader le pays”. Revenant sur le “show” de Ben Bella sur la chaîne de télévision El-Djazira, M. Fardjallah dira que ce dernier “n'intervient que lorsqu'il est actionné. Il n'a jamais osé répondre aux critiques de Abane de son vivant. A travers ces critiques, c'est le projet républicain incarné par le congrès de La Soummam qui est visé”. L'autre point abordé par l'orateur est la situation socio-économique du pays. Misère galopante, paupérisation des couches moyennes, crise sociale… “L'Etat n'a pas mis en place les moyens pour l'épanouissement économique alors que sa cagnotte est de 22 milliards de dollars. Les capitaux existants ont tendance à fuir le marché algérien. La situation n'est pas reluisante”, conclut-il. A.T.