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Les confidences de Bouteflika à Jean-Daniel
Relations algéro-marocaines
Publié dans Liberté le 09 - 05 - 2006

C'est un entretien empreint de franchise et agrémenté d'anecdotes qu'a accordé cette semaine Jean Daniel, le journaliste fondateur du magazine français Le Nouvel Observateur et natif de Blida, à l'hebdomadaire marocain Tel Quel. Le colonialisme, les rapports entre Alger et Paris, sa dernière entrevue avec le président Bouteflika, le conflit du Sahara occidental, ses relations un peu particulières avec les souverains marocains, ce sont là, entre autres, les principaux sujets que n'a manqué d'évoquer dans cette interview cet intellectuel, de son vrai nom Jean-Daniel Bensaïd, réputé pour ses positions courageuses sur des thèmes aussi controversés dans l'Hexagone que la Guerre d'Algérie et l'usage de la torture par l'armée coloniale. Même si cela ne surprend guère de sa part, c'est sans détour qu'il aborde ce type de sujet.
Tout en prenant tout de même le soin de distinguer “la conquête, la présence et le temps de la présence” coloniale, il considère que “tout ce qui relève de la conquête est (pour moi) un crime inexcusable”. “On ne peut justifier, sous aucun prétexte, le fait de violer la souveraineté d'un Etat, de l'occuper contre son vœu et de réprimer de façon souvent atroce la résistance légitime que l'occupation provoque. Donc, la conquête coloniale n'a jamais de rôle positif”, tranche-t-il. En revanche, le journaliste livre une autre appréciation de ce qu'il appelle “la présence coloniale” durant laquelle “entre deux convulsions émeutières, apparaissaient des parenthèses constructives où les colonisateurs et les colonisés trouvaient un intérêt commun”.
Ce qu'il considère, cependant, comme “les effets secondaires de la conquête”. “Quand j'étais écolier, il y avait dans ma classe sept Algériens qui allaient devenir, plus tard, de grands noms de la lutte pour l'indépendance. Or, parmi leurs sources d'inspiration, il y avait un professeur français du nom de Marcel Domerc. Il nous enseignait la littérature et en même temps, il nous parlait avec ferveur de la Révolution française. Son cours passionnait mes amis algériens ! C'était une incitation à la révolte formulée par un professeur anticolonialiste et non violent”, se souvient Jean-Daniel qui a fait ses années d'école primaire dans sa région natale, Blida.
Interrogé à propos des relations conflictuelles entre l'Algérie et le Maroc, notamment lorsqu'il s'agit d'aborder la question du Sahara occidental, Jean-Daniel ne voit “pour le moment pas d'issue” à cette brouille. “J'en ai parlé au président Bouteflika, il y a deux ans. Sa thèse était, singulièrement, la même que celle des Marocains : “Ils ne veulent pas vraiment, on a essayé souvent mais ça n'a jamais rien donné”. Il ne comprenait pas que les Marocains attendent de lui, disait-il, qu'il “abandonne le peuple sahraoui”, confie-t-il à ce sujet. “Ils veulent me transformer en quelqu'un qui n'a pas de parole, qui lâche ses alliés ?” aurait tonné le Président, d'après les affirmations de Jean-Daniel qui rapporte, dans ce contexte, l'ire du président Bouteflika qui se serait demandé : “Comment peuvent-ils me demander ça à moi ?” L'on comprend à travers ces révélations que le journaliste que l'on peut considérer comme un ami commun à l'Algérie et au Maroc aurait, apparemment, tenté une médiation entre les deux parties afin d'arriver à trouver une solution à la question du Sahara occidental, sans toutefois y parvenir. “Les Algériens n'acceptent pas la souveraineté marocaine, même symbolique, sur le Sahara”, insiste-t-il, relevant, au passage, qu'“on ne trouve pas un article dans la presse algérienne, ni dans la presse marocaine préconisant un compromis sur le Sahara”.
Mais, aux yeux du directeur du Nouvel Obs, qui a défrayé la chronique par ses reportages très critiques sur la guerre d'Algérie, et dans lesquels il a dénoncé la torture pratiquée par l'armée française, “voir deux pays qui ont la même religion, les mêmes langues (arabe et berbère), les mêmes coutumes et les mêmes origines, séparés par des frontières fermées, constitue le plus grand échec de la décolonisation”.
H. S.


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