La Direction de la concurrence et des prix (DCP) d'Alger décide de livrer une guerre sans merci au secteur informel. L'institution usera les moyens nécessaires et mettra de son côté tous les atouts pour atteindre son objectif. La solution principale choisie a essentiellement trait à l'élimination des marchés informels en créant d'autres manières plus officielles. Les travaux de 10 marchés de ce type seront lancés durant l'année en cours dans diverses municipalités. Sur la dizaine de communes ciblées, huit ont d'ores et déjà transmis leurs fiches techniques de réalisation. Mieux, quelques uns ont vu leurs travaux déjà lancés. En outre, la capitale sera dotée d'un vaste marché de gros de produits alimentaires qui sera implanté à El-Harrach à l'endroit de l'ancien marché de fruits et légumes. L'APW a donné son accord. Ainsi, un marché informel, tel que celui de Gué-de-Constantine où activent quelque 600 grossistes, qui est spécialisé dans la distribution et ayant une vocation nationale, sera désormais délocalisé. Il faut dire que les conditions d'exercice de l'activité commerciale dans cet endroit sont lamentables : routes défectueuses, non bitumées, manque d'hygiène… Ce qui rend le contrôle difficile aux agents de la DCP. L'étude de faisabilité est actuellement en cours. Ce grand espace commercial sera équipé de toutes les commodités nécessaires, telles qu'un poste de police, une banque, une poste ainsi que d'autres activités accessoires. Il sera, en principe, opérationnel d'ici à la fin de l'année 2005 ou au début de l'année 2006. “Nous ne voulons pas de marchés mort-nés qui pourraient être engendrés par l'absence d'activités commerciales”, soulignera M. Lamari, directeur de la DCP d'Alger. Quatre marchés sont également prévus pour l'année 2005. Ce sont les communes qui n'en disposent pas qui en bénéficieront. Les villes seront, par conséquent, approvisionnées en fruits et légumes et en produits alimentaires. Sur un autre registre, la wilaya d'Alger, par le biais de la DCP, a décidé de réorganiser les ventes de matériaux de construction mis en place d'une manière unilatérale par les commerçants à la sortie des communes. Sur initiative du wali d'Alger, il sera procédé prochainement à l'édification de zones d'activités commerciales spécialisées dans divers créneaux comme, entre autres, l'électroménager et les matériaux de construction. “C'est une forme de réorganisation des activités commerciales polluantes et gênantes”, précisera M. Lamari. Ces zones seront conçues comme celles construites dans le secteur industriel. Chaque commune peut être de ce fait spécialisée dans une ou plusieurs activités ou créneaux. La lutte contre l'informel a pour fondement, faut-il l'expliquer, la réintégration des marchés “noirs” dans le circuit commercial légal. “Pour chaque marché informel, on trouvera une solution, mais la priorité sera donnée à ceux implantés sur les axes routiers gênant la circulation devant des écoles, près des mosquées…”, affirmera le DCP. La décision concernera, bien entendu, les 96 marchés informels sédentarisés recensés à Alger, qui abritent quelque 5 000 intervenants (marchands). Si l'on rajoute les marchands ambulants, le nombre sera porté à 7 000 intervenants. Pour ces projets, treize circonscriptions administratives ont finalisé leurs études de création de marchés. Les assiettes de terrain sont identifiées. La phase de réalisation à commencé par une estimation financière, une étude faisabilité… “D'ici à la fin de l'année prochaine, la lutte contre l'informel sera encore plus rude et marquera une sérieuse avancée”, avouera M. Lamari. Le choix quant à la structure de ces marchés, à savoir en charpente métallique ou aérés, n'est toutefois pas encore arrêté. “D'ici à la fin de l'année 2005, ces marchés seront combattus, voire éradiqués et gare à ceux qui ne s'y conforment pas”, prévient-il. La concrétisation de ces projets permettra, par ailleurs, la création de postes d'emplois et l'absorption du chômage dans ces quartiers. B. K.