Rencontré lors du Symposium international d'El-Oued, le premier responsable du CPA revient sur la modernisation des banques et les créances non performantes. Liberté : Comment appréhendez-vous la relation banque-entreprise ? Mohamed Djellab : Il y avait des incompréhensions et des appréhensions entre l'entreprise et la banque. Mais les relations s'améliorent et sont aujourd'hui empreintes de sérénité puisqu'il y a des évolutions de part et d'autre. Les banques ont fait des efforts, notamment en essayant de se mettre à niveau et de comprendre les besoins du client. Les entreprises ont évolué, également, en améliorant leur gouvernance et leur reporting. Qu'est-ce que vous proposez pour améliorer cette relation ? Dans le cadre de l'amélioration du rôle d'intermédiation bancaire, il y a plusieurs conditions qui doivent être réunies. Certaines d'entre elles sont liées à la gestion interne de la banque, à savoir la modernisation et la mise à niveau des banques. Les entreprises doivent améliorer, aussi, leur documentation et la maturation de leurs projets. Il y a des améliorations attendues, également, de l'environnement législatif, judiciaire des affaires et l'exécution des décisions de justice ainsi que la compréhension de l'acte de gestion du banquier. Ceci étant dit, je constate qu'il y a de grandes améliorations au niveau des banques. Qu'en est-il de la modernisation des moyens de paiement au niveau du CPA ? Aujourd'hui, le chantier de la modernisation n'est plus un projet mais une réalité. La télécompensation électronique des chèques entrera en vigueur cette semaine et on développera ensuite les virements, les prélèvements et les cartes électroniques de paiement. Mais, il y a d'autres chantiers qui seront développés dont la modernisation des systèmes d'information. Nous sommes en train de travailler sur le système de notation de la clientèle. Nous avons distribué, déjà, des milliers de cartes bancaires et installé plusieurs distributeurs automatiques de billets (DAB). Je pense que la communauté bancaire va s'attaquer à la monétique après la mise en place du système de paiement de masse. Où en est l'opération d'ouverture du capital du CPA ? Cette opération se déroule conformément au calendrier arrêté et la banque d'affaires Rothschild est en train de faire son travail. Les délais contractuels sont respectés. Pour le moment, il n'y a aucun problème à signaler. L'opération sera achevée d'ici fin 2006. Certains experts estiment que les créances non performantes des banques représentent 4O%. Quel commentaire faites-vous ? Je précise d'abord que la question des créances non performantes n'est pas spécifique aux banques algériennes. Ce phénomène a touché, aussi, les banques japonaises et israéliennes. Ces créances remontent à la fin des années 1980 et début des années 1990. Actuellement, elles ont diminué considérablement. Les créances non performantes du Crédit populaire algérien sont estimées, aujourd'hui, à moins de 10% dont 88% sont provisionnées. Ce taux représente 27% dans les banques publiques tunisiennes. F. M.