Pleurs, cris, dénonciations, accusations… Autant d'expressions de la part des familles du P-DG et de quatre autres cadres de la Cnan condamnés à 15 ans de prison ferme, lesquelles ont investi la maison de la presse Tahar-Djaout Familles, collègues, voisins et amis, représentants du syndicat de la Cnan, sont tous venus soutenir la démarche des épouses très affectées par le verdict qualifié par les nombreuses personnes rassemblées de “scandaleux”. “À presque 60 ans, Ali Koudil, P-DG de la Cnan, sortira de la prison à presque 80 ans. Pour lui et pour sa famille c'est une perpétuité qui ne dit pas son nom. Est-ce de la sorte qu'on récompense les cadres qui travaillent loyalement”, s'interrogera avec colère le frère du condamné, lui-même responsable commercial au niveau de Nashco. Il est rejoint par la femme du P-DG qui n'est que la célèbre réalisatrice et écrivain Hafsa Zinai Koudil. “Ceux qui ont été condamnés ne sont que des boucs émissaires. Pourquoi les hauts responsables n'étaient pas présents lors du procès”, clame-t-elle à tue-tête en proie à la colère. “Qui expliquera à cette gosse que son père a été victime de la justice de son pays. Elle aura 17 ans quand son père sortira de prison”, a déclaré M. Hadada Hocine, commandant de bord de son état. “Nous réclamons tous l'intervention du président de la république pour faire la lumière sur les vrais coupables”, dira-t-il avant de céder la parole à la représentante du syndicat de la Cnan. Celle-ci remonte le film des événements tragiques du naufrage, pointant un doigt accusateur sur des responsables du port et les gardes-côtes. “Sachez que les gardes-côtes ont tous les moyens (hélicoptères) mais ne sont pas suffisamment entraînés pour le sauvetage en mer”, précisera-t-elle en indiquant que lorsque la décision d'appeler les espagnols au secours a été prise, il était bien trop tard… “La déplorable perte de nos collègues nous la vivons tout aussi douloureusement jusqu'à présent, mais ce n'est pas une raison pour condamner des innocents”, dira-t-elle, précisant que le personnel de la Cnan ne restera pas les bras croisés et n'exclut pas une démission collective. Nabila Saïdoun