Le Conseil national des enseignants du supérieur a décidé de remplacer 3 membres de son bureau national. Hier, lors d'un conseil national extraordinaire du Cnes, les représentants de 26 sections sur les 36 existantes ont élu M. Mokhtari pour la région centre, M. Rahmani pour la région ouest et M. Bouzrègue pour la région est, à la place respectivement de Farid Cherbal (également coordinateur national adjoint), Mustapha Machab (coordinateur national adjoint) et Arezki Deghguini. Dans une conférence de presse qu'il a animée à Alger, le coordinateur national a légitimé l'urgence du vote par le dépassement de “la crise organique”, la nécessité d'“unir les rangs” du syndicat et “la priorité” de prendre en charge les 6 enseignants syndicalistes (5 de Sidi Bel-Abbès et 1 de Constantine) relevés de leurs fonctions, ainsi que ceux poursuivis en justice. Tout en reconnaissant les limites du travail syndical face à des “pratiques répressives” du ministère de tutelle, qui a fini par “instrumentaliser l'appareil judiciaire contre le mouvement social”, des pratiques dénoncées avec force, Ali Boukaroura a déploré la non-prise en compte, par une “minorité” du conseil national, de cette “situation particulière” et des décisions prises par la plupart des membres de cet “organe souverain”, attaché au respect de l'arrêt de justice concernant le débrayage du 13 mai. Le responsable a rappelé que le Cnes, c'est aussi les 12 000 adhérents qui ont besoin de leur instrument de lutte, pour “continuer le combat autour des revendications”, par la poursuite des négociations avec la tutelle. “Le Cnes est un des bastions de la résistance pour les libertés, dont les libertés syndicales”, a déclaré M. Boukaroura, indiquant qu'il a confiance “dans le génie des membres du Cnes” si la tutelle venait, une fois de plus, à remettre en cause ses engagements. L'orateur a, par ailleurs, expliqué que les 3 membres du bureau national, qui viennent d'être remplacés, demeurent toujours “adhérents au Cnes”. Alors qu'Ali Boukaroura a mis en avant le côté “légaliste” du syndicat, les grévistes des universités de Bab-Ezzouar, Sidi Bel-Abbès et Constantine, ainsi que ceux d'une quinzaine de centres universitaires ont maintenu leur “grève d'une semaine et renouvelable”, en conformité avec le programme du Cnes, en annonçant hier la reconduction du débrayage pour la semaine prochaine. H. A.