Les Etats-Unis doivent cesser toute forme de torture par leurs forces de sécurité en Afghanistan et Irak et révéler leurs centres de détention secrets de suspects de terrorisme, selon un rapport du Comité de l'ONU contre la torture. Les Etats-Unis “doivent cesser de détenir des personnes dans des sites de détention secrets, que ce soit sur leur territoire, sur des territoires sous leur juridiction ou sur des sites sous leur contrôle de facto”, a estimé le Comité dans des recommandations adressées à Washington, publiées hier. Le Comité, composé d'une dizaine d'experts indépendants, a étudié le respect par les Etats-Unis de la Convention de l'ONU contre la torture, dont les violations n'arrêtent pas d'être établies et dénoncées, y compris aux Etats-Unis même, depuis que Bush est locataire de la Maison-Blanche. Bush s'est, par ailleurs, vu contraint de lâcher du lest en publiant la liste des prisonniers en captivité dans le goulag américain de Guantanamo et en procédant à des libérations d'Irakiens détenus dans les prisons américaines en Irak. L'armée américaine a relâché un nouveau groupe de 79 détenus irakiens de ses centres d'internement. Le Pentagone, qui a étudié les dossiers de plus de 38 600 détenus irakiens, avait le 15 mai relaxé 151 détenus. Les Irakiens sont incarcérés dans quatre centres : Camp Bucca (dans le sud de Bagdad), Abou Ghraïb, qui a défrayé la chronique en révélant la bestialité de l'armée américaine (à l'ouest de Bagdad), Fort Suze (dans le nord du Kurdistan) Camp Cropper, près de l'aéroport de Bagdad. Les Européens, pour leur part, ont fait savoir qu'ils n'acceptaient plus de transits de prisonniers de la CIA par leurs aéroports. Ces ballets de prisonniers, qui remontent aux attentats du 11 septembre, sont devenus de véritables affaires d'Etat dans plusieurs pays de l'UE. D. B.